Treize artisans d’art jurassiens ouvriront leurs ateliers au public à l’occasion des Journées européennes des métiers d’art les 23 et 24 mars. Le Département de la formation espère y attirer les jeunes pour transmettre ces gestes et techniques de notre patrimoine
La maître-céramiste Felicitas Holzgang transmettra sa passion les 23 et 24 mars à son atelier. (Photo: RCJU)
Restaurateur d’art, maître-céramiste, relieuse d’art ou encore préparateur en paléontologie. Autant de anciens métiers artisanaux qui seront prochainement mis à l’honneur pour perdurer à l’occasion des Journées européennes des métiers d’art qui se tiendront les 23 et 24 mars. Sous l’égide du Département de la formation du canton du Jura, treize artisans d’art de la région ouvriront leurs ateliers au public (sur inscription) afin de faire connaître leurs savoir-faire séculiers souvent méconnus. Parmi eux, Blaise Martignier est charron et fabrique des roues à l’ancienne, souvent pour restaurer de vieux véhicules. Son activité conserve pourtant toute son utilité aujourd’hui.
Reportage
« C’est essentiel de connaître les anciennes techniques pour des applications parfois nouvelles. Tous les 30 ou 50 ans, on se retrouve devant un nouveau défi et on doit aller chercher une technique plus ancienne pour l’adapter à quelque-chose de plus récent », confie l’artisan d’Undervelier. Ces métiers, c’est aussi notre patrimoine. Faut-il encore le transmettre pour le conserver. « Il y a cette volonté de conserver le patrimoine immatériel, les gestes, les techniques, par des jeunes qui doivent se lancer dans ces métiers et pour qui une voie traditionnelle n'est peut-être pas l'idéal », espère Chrfistel Lovis, cheffe de projet au Service de la formation postobligatoire.
« Une belle carte à jouer dans le canton du Jura »
Les métiers d’arts peuvent représenter une belle alternative pour les jeunes assure Martial Courtet, ministre de la formation et de la culture. « On sent la jeunesse de plus en plus intéressée à exercer des métiers qui ont du sens. Beaucoup de témoignages montrent que l’on est parfois trop dans la théorie et un besoin de revenir aux activités manuelles. Et avec ces métiers d’art, nous avons vraiment une belle carte à jouer dans le canton du Jura ». Pourtant, vivre de tels métiers reste rare et difficile. « Je conseille souvent aux jeunes d’apprendre un métier de base avant, et si l’envie est assez grande pour pratiquer un métier d’art, on voit ensuite. On ne veut pas non plus former un chômeur de demain », avoue sans détour la potière de Bonfol, Felicitas Holzgang. Ces Journées européennes des métiers d’art seront justement l’occasion de susciter des passions, voire des vocations. /mmt-jpi
