Notre passé nous montre le chemin : Jean-Claude Crevoisier

Jean-Claude Crevoisier, alors conseiller national, a vécu un esclandre avec le conseiller fédéral ...
Notre passé nous montre le chemin : Jean-Claude Crevoisier

Jean-Claude Crevoisier, alors conseiller national, a vécu un esclandre avec le conseiller fédéral Kurt Furgler qui a provoqué l’annulation de la fête prévue pour célébrer l’entrée en souveraineté du canton du Jura

Jean-Claude Crevoisier nous raconte ses souvenirs en tant qu'ancien conseiller national. Jean-Claude Crevoisier nous raconte ses souvenirs en tant qu'ancien conseiller national.

L’avènement du canton du Jura n’a pas été un long fleuve tranquille et un esclandre resté fameux a fait capoter la fête destinée à célébrer l’entrée en souveraineté. Jean-Claude Crevoisier a été un des protagonistes de cet épisode et le raconte dans la chronique « Notre passé nous montre le chemin » réalisée dans le cadre des 50 ans du vote du 23 juin 1974. Le 6 mars 1979, le jeune conseiller national socialiste monte à la tribune pour dénoncer l’additif constitutionnel qui comprenait le mécanisme des plébiscites en cascade. Il essuie alors une vive réplique du conseiller fédéral en charge du dossier, le PDC Kurt Furgler, qui parle de « mensonges » et de « bêtise ». Le Rassemblement jurassien demande des excuses et la tension devient si vive que le Gouvernement jurassien décide d’annuler la fête prévue le 11 mai 1979 pour marquer la création du canton du Jura en compagnie des autorités des autres cantons et de la Confédération.

« Kurt Furgler jetait ses crayons et je le sentais bouillir à quelques pas de moi »

Jean-Claude Crevoisier a également été le témoin direct d’un autre événement post-plébiscitaire de triste mémoire. Le 16 mars 1980, environ 200 émeutiers pro-bernois perturbent une assemblée des délégués du Rassemblement jurassien qui se tient à l’Hôtel de l’Ours à Cortébert. Les militants jurassiens qui tentent de sortir de l’établissement sont violemment pris à partie et la police cantonale bernoise reste passive. Jean-Claude Crevoisier était alors président ad intérim du RJ. L’événement suscitera une autre colère du conseiller national Kurt Furgler qui a dénoncé l’incapacité des autorités bernoises à faire respecter la liberté de réunion.

« Kurt Furgler a été assez sévère avec le gouvernement bernois »

Jean-Claude Crevoisier a vécu l’époque des plébiscites à Moutier. Il a présidé la section prévôtoise du Rassemblement jurassien puis la Fédération du district de Moutier. Il a siégé au comité-directeur du Rassemblement jurassien et occupait la fonction de vice-président du RJ au moment des votes qui ont mené à la création du canton du Jura dont celui du 23 juin 1974. Jean-Claude Crevoisier a ainsi directement vécu les tensions qui sont nées en ville de Moutier lors du plébiscite de récupération du 16 mars 1975 puis des votes communalistes de septembre 1975. Le district de Moutier, à l’époque, comprenait des villages très autonomistes - qui sont devenus jurassiens - comme Mervelier, Châtillon ou encore Les Genevez mais aussi d’autres très pro-bernois comme Champoz ou Eschert. Jean-Claude Crevoisier relève que le climat était calme jusqu’au 23 juin 1974 mais que la situation s’est dégradée par la suite.

« C’est la vie des autonomistes dans les villages très anti-séparatistes qui était peut-être un peu plus compliquée »

La prochaine chronique «  Notre passé nous montre le chemin  » donnera la parole à Suzanne Ioset-Christe. /fco


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