La conductrice qui avait percuté deux piétonnes qui traversaient la route entre Courroux et Vicques a été reconnue coupable, notamment d’homicide par négligence et lésions corporelles graves par négligence
Une peine de 150 jours-amendes à 170 francs avec deux ans de sursis a été prononcée ce mercredi par la justice pénale jurassienne à l’encontre de la conductrice qui avait renversé deux piétonnes entre Courroux et Vicques. La prévenue a été reconnue coupable d’homicide par négligence, de lésions corporelles graves par négligence et d’infraction à la loi sur la circulation routière. Les faits s’étaient produits en juin 2022 à la croisée d’une rue venant de Courcelon. Les deux piétonnes avaient traversé la route cantonale sans prendre le passage souterrain et avaient été percutées par une voiture qui venait de Courroux. L’une des victimes est décédée alors que la seconde a subi de graves blessures.
Une inattention de quelques secondes
« Personne n’a fait tout faux, personne n’a fait tout juste » : c’est ainsi que le juge Pénal David Cuenat a entamé l’énoncé des raisons de son verdict. Il a reconnu que les deux victimes avaient eu un comportement dangereux en traversant à cet endroit et en n’empruntant pas le passage souterrain, pourtant obligatoire. Pour David Cuenat, cela n’amoindri toutefois pas la culpabilité par négligence de la prévenue. Pour le Juge pénal, la conductrice – qui roulait en dessous de la limite autorisée - aurait dû voir les deux victimes quelles que soient les conditions de circulation et adapter sa conduite en conséquence. Il a rappelé que tout conducteur doit rester maître de son véhicule et être capable de réagir aux circonstances. Pour le juge pénal, c’est l’inattention de quelques secondes de la prévenue qui est la cause première de l’accident, d’autant que le choc a eu lieu alors que les victimes avaient déjà traversé les trois quarts de la route. David Cuenat s’est également appuyé sur des décisions du Tribunal fédéral qui se sont montrées sévères avec l’interprétation de la négligence. Il n’a, par ailleurs, pas retenu de peine concernant le fait que la conductrice ne portait pas de lunettes, alors que son permis le stipulait. Cet aspect n’a eu aucune influence sur les faits puisque la vue de la prévenue était suffisante pour conduire. La prévenue a également été condamnée à payer les frais de justice ainsi que ceux de l’avocat de la plaignante. /fco