Le FC Moutier va lancer une école de football réservée aux jeunes filles âgées de 5 à 8 ans dès le mois d’août prochain. Un projet qui a ses points forts, mais aussi quelques points faibles
Une école de football féminin foulera la pelouse du stade de Chalière.
Les jeunes footballeuses auront droit à leur propre école de football. Le FC Moutier lancera un projet inédit dans notre région dès le mois d’août. Cette section sera ouverte à toutes les joueuses âgées de 5 à 8 ans. L’objectif est de promouvoir le football féminin chez les plus jeunes. Cette école suivra le programme UEFA Playmakers avec des entrainements standards auxquels certains scénarios de films Disney seront intégrés pour les rendre plus attractifs. Vivre cette expérience entre filles est important, selon le responsable du projet Nicolas Pugnant-Gros. « Le but est de permettre à celles qui n’ont pas encore confiance en elles et qui sont impressionnées par les garçons de pouvoir intégrer gentiment le football », explique-t-il.
Nicolas Pugnant-Gros : « Ma fille aime le foot, mais quand elle voit les autres garçons, elle y va plutôt à reculons »
Une progression pas forcément optimale
Ce projet semble plaire à Sabrina Ribeaud qui se réjouit de voir ce qui est mis en place. « Je trouve ça bien qu’on invite les filles à commencer le foot », explique l’ancienne joueuse de Young Boys, devenue entraineure régionale pour l’AFBJ. Sur le papier, le concept est séduisant, mais la question de la progression se pose tout de même. Sabrina Ribeaud tient à rappeler que la mixité est primordiale à cet âge. « Si elles trouvent leur bonheur au sein d’un groupe de filles, c’est le principal. En revanche, si on réfléchit plus à l’aspect technique et physique, je pense qu’elles auront plus de peine à faire des progrès », avoue l'actuelle entraîneure qui ne cache pas que jouer avec des garçons apporte beaucoup aux joueuses qui souhaitent évoluer. Un avis que partage Nicolas Pugnant-Gros qui reconnaît que le but est aussi « d’étoffer les contingents de juniors » par la suite. C’est pourquoi au niveau des tournois, les équipes de cette structure affronteront parfois des garçons, mais l’idée est de participer également à des compétitions féminines.
Sabrina Ribeaud : « Les filles devront réintégrer les équipes de garçons et la problématique se retrouvera »
Un développement nécessaire chez les jeunes
Un autre problème existe : le manque de structure après cette école de football. En effet, passé l'âge de 8 ou 9 ans, la prochaine équipe composée uniquement de filles, c’est la sélection M15 et « le saut est très gros », selon Sabrina Ribeaud. Les jeunes footballeuses devraient ainsi réintégrer des équipes de garçons. « Celles qui ont déjà de bonnes qualités, il n’y aura pas de souci, mais pour les autres, il faudrait voir pour créer des équipes de juniors E ou de D dans les clubs afin de construire quelque chose de vraiment solide », explique la Vadaise. Un objectif que Nicolas Pugnant-Gros garde dans un coin de sa tête. À voir si le bassin de population de notre région suffira. /lge
