Le verdict est sans appel : la prison de Porrentruy doit fermer ses portes, selon la commission nationale de prévention de la torture. Les conditions de détention sont jugées inhumaines et dégradantes au sens de l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme, d’après le communiqué transmis ce mardi. Après une première visite en 2014 qui faisait état de nombreuses défaillances, les membres de la CNPT ont à nouveau dressé un bilan très négatif en mai l’année dernière. Le principal grief est l’absence de cour de promenade en plein air. Les 12 membres constatent que ce problème ne peut être résolu. A cela s’ajoutent la mauvaise aération et la quasi-absence de lumière naturelle dans les cellules. Une situation inacceptable, alors que le projet de construction d’une nouvelle prison n’est envisagé qu’en 2035. Dans la lettre transmise aux autorités cantonales, la commission se dit « consternée » et « regrette vivement que les autorités du canton du Jura semblent minimiser la gravité de la situation ». La position de la commission nationale de prévention de la torture n’est pas contraignante.
Un avis partagé
Les autorités jurassiennes se sont entretenues avec cette commission nationale de prévention de la torture en février. Dans un courrier, transmis quelques semaines plus tard, le Gouvernement jurassien livre ses positions quant aux remarques sur la prison de Porrentruy. L’exécutif est bien conscient que les conditions de détention sont insatisfaisantes à Porrentruy. La localisation de la prison dans un bâtiment historique et protégé empêche toutes modifications majeures. Les autorités jurassiennes abondent dans le sens que la prison doit être fermée à terme. Mais au vu du taux d’occupation dans d’autres établissements pénitentiaires latins, une fermeture immédiate n’est pas envisageable. La lettre rappelle également qu’en 2026, le centre de détention de Moutier deviendra jurassien, ce qui ouvrira de nouvelles perspectives. /comm-ncp