Des opposants au projet de géothermie en Haute-Sorne sont notamment entrés sur le site et des barrières ont été cassées ce vendredi matin lors d’une manifestation qui se voulait pacifique.
La manifestation contre le projet de géothermie profonde en Haute-Sorne dérape. Plus d’une centaine de personnes se sont réunies aux abords du site du forage à Glovelier ce vendredi matin. La manifestation, qui se voulait « pacifique et conviviale » pour dénoncer un « chantier de la honte », a débordé. Une personne est notamment entrée sur le site, fermé au public, pour escalader une citerne et déployer une banderole contre le projet avant d'être interceptée. Des barrières ont été violemment secouées et cassées. Un tracteur a également aspergé la zone de purin, a constaté notre journaliste sur place.
Le calme avant la tempête
Si la manifestation a démarré de façon très calme et mesurée, elle a vite dégénéré. De nombreuses personnes étaient au rendez-vous pour écouter les discours, placarder des affiches et partager un moment de convivialité autour d’une même idéologie. C’était surtout l’occasion de montrer que l’opposition est toujours là, selon Léa Petitjean-Gisiger, membre de Citoyen Responsable Jura. « On n’est vraiment pas content. Notre vie a changé. On le sent tous les jours. Il y a des gens qui ne dorment plus ». La lutte se poursuit. « On a toujours des pistes avec des avocats. CRJ travaille énormément en coulisse pour trouver des moyens de fermer ce projet », poursuit-elle. Cet évènement a donc permis à l’habitante de Berlincourt de faire part de son mécontentement publiquement.
Reportage sur place :
Toutefois, dès que le cortège a démarré, le ton est monté d’un cran, notamment lorsqu’un homme est entré sur le site pour placarder une banderole en haut d’une citerne. « C’était une façon bien visible de montrer qu’on est contre ces projets planifiés. Cela s’est passé comme c’était prévu. Je suis exprès monté sans cagoule. On a mon visage et je serai convoqué par la police, mais au moins ça a bien chauffé les gens autour », raconte Claudio. C’est à partir de là que plusieurs manifestants virulents ont commencé à casser des barrières et à forcer l’entrée, ce qui a poussé le groupe d’intervention de la police cantonale jurassienne à intervenir avec une trentaine d’hommes. « On se serait passé de cette violence et je ne la cautionne pas, mais la violence n’est pas du côté des opposants, elle est à côté de moi, vous la voyez cette tour. La violence avec laquelle elle a été imposée. Les gens sont en colère », relate Léa Petitjean-Gisiger
Olivier Zingg : « On déplore qu’une manifestation annoncée pacifique ne le soit pas restée. »
Des plaintes déposées
Geo-Energie Jura déplore ces incidents. Des plaintes seront déposées, selon son directeur Olivier Zingg. « On savait que c’était une possibilité que cela arrive et on le déplore », ajoute-t-il, tout en assurant que rien n’a été endommagé.
Du côté des autorités, le Gouvernement dénonce ces débordements qu’il juge « inacceptables » et appelle au calme. Il rappelle que les opérations en cours sont suivies et contrôlées de près et que l’opérateur est tenu de renforcer en continu la sécurité du projet. /lge-gtr