Les propriétaires de chat font face à une pénurie de vaccins. Cette rupture de stock s’étend à tout le pays et ne devrait être résolue que cet automne. En cause, un problème de qualité sur des flacons qui ont donc été détruits. Si cette fois-ci, ce sont les félins qui sont concernés, le manque de médicaments pour les animaux est devenu habituel depuis trois à quatre ans en Suisse. Le vaccin Purevax va faire le tour du monde avant d’être administré à votre chat. Afin d’optimiser les coûts, les groupes pharmaceutiques multiplient les intermédiaires dispersés à travers la planète. Ainsi une vingtaine d’entreprises sont nécessaires pour fabriquer le vaccin. Si un problème survient sur l’un des maillons, c’est toute la chaîne qui subit les conséquences. Grégoire Theubet, président de la Société des vétérinaires jurassiens, indique que les cabinets se tournent vers l’importation : « On essaie de faire des importations parallèles par des pharmacies internationales ou avec l’aide des firmes qui indiquent où aller chercher des médicaments qui sont semblables. »
Grégoire Theubet : « La rupture était vraiment abrupte. »
Lâcher du lest
Face à ses ruptures de stock à répétition, l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires a facilité les démarches pour importer des médicaments. Mais chaque cabinet vétérinaire doit faire sa propre commande au lieu de passer par un fournisseur suisse. Le vétérinaire à Courgenay précise que parfois « du jour au lendemain, on nous dit que le médicament n’est plus livrable. » Si pour certaines substances, des alternatives existent, pour d’autres il faut recourir aux autres marchés. Des recherches qui sont donc fastidieuses.
Gérer aussi la logistique
Chaque cabinet doit aussi s’assurer que la chaîne du froid soit bien respectée pendant le transport avec à la clé un coût supplémentaire. Le vétérinaire rappelle aussi qu’il est impossible de commander de grande quantité à cause de la date de péremption des médicaments et des difficultés à stocker ces produits fragiles. Face à ces problèmes à répétition, la société suisse des vétérinaires récolte des signatures pour une initiative populaire qui touche aussi les médicaments humains « Oui à la sécurité de l’approvisionnement médical ».
Et pour mon chat ?
Grégoire Theubet estime qu’un chat qui n’est pas vacciné à la date indiquée dans son carnet ne court pas de danger dans l’immédiat. « Mais les vaccins sont prévus pour fonctionner selon un schéma vaccinal. Dès qu’on sort de ce schéma vaccinal habituel, on a une perte de données », relève le vétérinaire. L’Ajoulot attend d’obtenir des informations des firmes pharmaceutiques pour savoir s’il sera nécessaire d’administrer aussi un « booster » aux félins, une fois les stocks remplis. /ncp