La restauration de la tourbière de l’étang de la Gruère va entrer dans sa dernière ligne droite. La troisième et dernière phase des travaux débutera le 19 août prochain sur le site franc-montagnard et s’étalera sur quatre ans, soit jusqu’en 2027. Quatre drains conséquents seront comblés pour favoriser la biodiversité et accroître la séquestration du carbone.
Le visage de la tourbière va donc encore évoluer. « Nous avons déjà abattu de nombreux mètres cubes d’épicéas qui étaient apparus à cause de l’assèchement de la tourbière. Maintenant, nous allons boucher les drains avec de la tourbe et profiter de recréer une kyrielle de plans d’eau, avec une grande plus-value pour la biodiversité », explique Laurent Gogniat, responsable du Domaine Nature à l’Office jurassien de l’environnement. « Autre élément important : ces drains sont à l’origine de l’émission de CO2. Une tourbière qui s’assèche se minéralise et dégage tout le temps du gaz carbonique. En la remouillant, on évitera l’émission de ce CO2 et on va même recréer un puits de carbone grâce au redéveloppement de la végétation », précise encore Laurent Gogniat.
Le chantier ne sera pas de tout repos face à la sensibilité de ce milieu naturel. « La tourbe constitue un sol très peu portant. Les machines ne peuvent donc pas se déplacer sans être sur une plaque pour répartir leur poids. Sans cela, le milieu naturel serait fortement atteint. D’autre part, on risquerait de voir ces machines carrément disparaître sous la tourbe. C’est pour ça que le chantier est complexe et coûteux », confie Laurent Gogniat.
Pour rappel, l’ensemble des travaux de restauration est devisé à 5 millions de francs, dont 75% sont financés par la Confédération. Cette nouvelle phase – la plus conséquente – coûtera à elle seule environ 4 millions. /rch