Un lieu d’échange pour les femmes victimes d’inceste dans l’enfance

Un nouveau groupe de soutien sera lancé à Delémont. Une première rencontre d’information devrait ...
Un lieu d’échange pour les femmes victimes d’inceste dans l’enfance

Un nouveau groupe de soutien sera lancé à Delémont. Une première rencontre d’information devrait se tenir courant octobre.

Le groupe de soutien devrait s'ouvrir courant octobre. (Photo : illustration libre de droits) Le groupe de soutien devrait s'ouvrir courant octobre. (Photo : illustration libre de droits)

Offrir un lieu d’échange et d'écoute aux femmes victimes d’inceste durant l’enfance. C’est l’objectif poursuivi par un groupe de soutien qui devrait prochainement voir le jour dans la région. Une thématique encore taboue dans la société, alors qu'au moins 350 enfants seraient victimes d’inceste chaque année en Suisse selon une enquête de la RTS publiée en 2021, des chiffres qui sont très probablement en deçà de la réalité.


Un rôle de facilitateur, qui s’efface ensuite

C’est une personne concernée par la thématique qui est à l’initiative de la démarche. « Elle nous a contactés pour savoir si un groupe de parole existait déjà dans la région, explique Vanessa Wirth, coordinatrice à l’antenne jurassienne d’Info-Entraide. Comme ce n’était pas le cas, on lui a proposé un accompagnement pour créer ce groupe, trouver des personnes et organiser les premières rencontres. »

Le groupe de soutien sera autogéré, sans la présence de professionnel. Ce sont les participantes qui établiront les règles qu’elles souhaitent suivre et la fréquence des séances, etc. Le travail de l’antenne jurassienne d’Info-Entraide sera donc uniquement un travail d’accompagnement, afin de permettre la tenue du groupe de soutien dans les meilleures conditions. « On accompagne le processus d’élaboration, on aide à mettre les personnes en contact. On propose également la création d’une charte de fonctionnement, pour que les personnes se sentent à l’aise et pour qu’il y ait un cadre sécurisant et bienveillant qui soit posé au départ. Mais ensuite, nous laissons le groupe s'auto-gérer, tout en restant à disposition en cas de besoin », explique Vanessa Wirth.

Vanessa Wirth : « Il y a un sentiment d’être compris, une forme de soulagement. »

Une ouverture repoussée

Le groupe de parole ne pourra cependant pas ouvrir ce mercredi comme il était prévu, faute d’inscriptions suffisantes. Quatre personnes ont fait part de leur intérêt pour l’instant, alors qu’il en faudrait 5 ou 6 pour démarrer, selon Vanessa Wirth. « C’est un sujet très intérieur, dont on parle peu. Il faut avoir du courage pour pouvoir venir en parler. Accepter et faire cette démarche demande du temps aux personnes concernées. Il y a certainement beaucoup de personnes concernées par la thématique, mais peu d’entre elles vont oser venir en parler. Il y a vraiment un tabou, beaucoup d’émotions, parfois de honte, de culpabilité. Ça prend beaucoup de temps pour pouvoir parler de cette thématique à d’autres personnes. »

L’objectif est aujourd’hui de mettre en place le groupe de soutien durant le mois d’octobre. Les personnes souhaitant rejoindre le groupe peuvent contacter l’antenne jurassienne d’Info-Entraide par email (jura@infoentraidesuisse.ch) ou par téléphone (032/724.06.00). /tna

Vanessa Wirth : « Il faut avoir du courage pour pouvoir venir en parler. »


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