Rénové et agrandi, le centre a été inauguré ce jeudi. Datant de 1993, l’installation répond désormais aux normes d’hygiène et un grand portail cache aux passants la vue sur des animaux suspendus lors de prélèvements.
Le centre des déchets carnés de Soyhières a bénéficié d’une cure de jouvence. Il a été inauguré ce jeudi en fin de matinée. Le projet de rénovation et d’agrandissement avait été accepté par l’Assemblée des délégués du Syndicat de gestion des déchets de Delémont et environs (SEOD) en novembre 2022 pour un budget d’environ 500'000 francs. L’installation datait de 1993 et ne respectait plus certaines normes d’hygiène. De plus, les passants pouvaient voir les prélèvements effectués sur les bêtes mortes suspendues. Ces scènes sont désormais cachées à la vue de tous grâce à un portail, relève l’équarrisseur ou, « comme peu de monde connait ce nom, le responsable des déchets carnés », explique en souriant Julien Chételat, également agriculteur.
Julien Chételat : « Je peux faire mon travail en toute sérénité. »
Le chantier s’est avéré complexe car il a dû être réalisé tout en maintenant l’activité du centre, a déclaré l’architecte Pascal Burri lors de l’inauguration. Une pompe à chaleur et des panneaux photovoltaïques pour alimenter les réfrigérateurs ont aussi été installés. Le responsable des déchets carnés note toutefois que la capacité du centre de Soyhières n’a pas été augmentée. Le chef d’exploitation Claude Gorrara relève qu’environ 11 clients en moyenne viennent au centre de Soyhières chaque jour. Les trois centres de déchets carnés du canton, situés à Soyhières, Porrentruy et Montfaucon, collectent environ 800 tonnes par année.
« L’année passée, on a récolté environ 65 tonnes de déchets de boucherie. »
Un processus de valorisation
Les déchets carnés collectés à Soyhières sont ensuite envoyés à Lyss : « Grâce aux usines de traitements comme Centravo à Lyss, nous allons pouvoir transformer les déchets carnés en combustibles pour les cimenteries et d’autres industries. Quant aux graisses récupérées, elles pourront être utilisées comme combustibles alternatifs, contribuant ainsi à la transition vers des énergies plus durables », détaille le vétérinaire cantonal Laurent Monnerat. Ce dernier rappelle encore que le dépôt de cadavres d’animaux dans la nature est strictement interdit car cela met en danger la santé animale et peut contaminer l’environnement. /ech