Une fresque gigantesque est en train de naître sur la façade de l’école jurassienne du bois à Delémont. L’artiste vaudois LPVDA est à l’œuvre. Depuis lundi il ponce la matière pour faire apparaître son dessin qui s’étalera sur les 90 mètres carrés de la façade du bâtiment. Ce projet est l’initiative de l’Association jurassienne des entreprises de charpenterie, d’ébénisterie et de menuiserie (AJECEM).
Durant presque un mois, l’artiste de Leysin Antoine Guignard, alias LPVDA, s’affairera sur la façade de l’école. La technique qu’il utilise, il l’appelle « street poncing ». C’est une méthode de travail qui ressemble à celle de la carte à gratter, où l’artiste vient retirer de la matière pour amener la lumière, à l’inverse du dessin traditionnel. « J’ai une peinture écologique qui n’est pas une peinture, sourit l’artiste. Je travaille le vieux bois. Plus je vais poncer le bois, plus j’ajoute de la lumière. » Encore au stade de l’esquisse, Antoine Guignard utilise du papier de verre, puis il passera à la ponceuse pour le rendu final qui s’étalera sur l’ensemble de la façade sud de l’école.
Antoine Guignard : « Pus je ponce la matière, plus j’amène de lumière »
L’art pour mettre en valeur l’artisanat
L’artiste a choisi de représenter des enfants sous la forme d’une anamorphose. Vue sous un certain angle, la fresque donnera l’impression d’être en trois dimensions. Elle représentera deux enfants en train de « construire l’école » depuis l’intérieur. Le thème choisi par LPVDA colle au lieu, puisqu’il abrite des apprentis ébénistes, charpentiers et menuisiers. « On ne parle pas beaucoup de l’aspect artistique des métiers du bois, nous a confié Stéphane Willemin, président de la commission de la formation pour l’AJECEM et instigateur du projet. C’est aussi un moyen de mettre en valeur l’artisanat. » Les apprentis sont également partie prenante du projet. Ils ont notamment réalisé la maquette miniature de l’école, qui a servi d’ébauche à l’artiste. D’autres sont chargés de mener la campagne de communication autour du projet. « Ce n’est pas juste une belle façade décorative, explique Stéphane Willemin. Ce projet est également pédagogique. C’était important pour nous. »Stéphane Willemin : « On a tenu à associer les apprentis au projet. »
La fresque d’Antoine Guignard devrait être terminée fin octobre, avant d’être inaugurée officiellement. /tna