Il était très attendu dans le milieu pédiatrique ; il sera disponible dès la semaine prochaine. Le Beyfortus, traitement préventif contre le virus respiratoire syncytial humain appelé aussi RSV ou VRS, responsable de la plupart des bronchiolites du nourrisson, peut désormais être commandé par les pédiatres en Suisse, avec un délai de livraison de 3 jours. Autrement dit, les premières doses pourront être administrées en début de semaine prochaine. L’injection unique est proposée pour tous les bébés nés à partir du 1er avril 2024. Au sein du service de pédiatrie de l’Hôpital du Jura (H-JU), on s’attend à une petite révolution. Lors d’un hiver moyen, les cas de bronchiolite du nourrisson représentent jusqu’à deux tiers des hospitalisations. Si les symptômes sont souvent limités à une toux sèche et de la fièvre, ce virus conduit chaque hiver en Suisse 3000 à 6000 nourrissons à l’hôpital, parfois aux soins intensifs. Dans de rare cas, la maladie s’avère mortelle. Vincent Muehlethaler, médecin chef du service de pédiatrie de l’H-JU, estime que ce traitement « va vraiment impacter la vie des services de pédiatrie en hiver ». Il explique : « Ce n’est pas un vaccin classique; on va injecter des anticorps qui sont dirigés contre une des protéines de ce virus, avec une capacité de protection d’environ 5 mois. »
Vincent Muehlethaler : « Une seule injection pour la période hivernale pendant la première année de vie »
Résultats probants à l’étranger
Si les attentes sont élevées envers le Beyfortus, c’est que plusieurs pays ont déjà administré ce traitement préventif l’hiver dernier, notamment la France, l’Espagne, les Etats-Unis et le Luxembourg. Le bilan est extrêmement net : une réduction de 80% du nombre d’hospitalisations et de complications.Après autorisation par Swissmedic fin 2023, la Suisse s’y met donc désormais. Selon une décision récente, le médicament sera remboursé par l’assurance maladie de base.
Pas d’aluminium
Dans le Jura, l’administration du traitement repose sur plusieurs secteurs : pour les nouveau-nés qui restent plus de trois jours à la maternité, il sera proposé directement sur place; pour ceux qui quittent le service avant trois jours, il s’agira de se rendre ultérieurement au centre MediPed (rue de l’Avenir 3 à Delémont); enfin, pour tous les autres bébés, la tâche incombera aux pédiatres, qui doivent maintenant commander et gérer leurs stocks. Vincent Muehlethaler précise encore : « Pour les gens qui sont un peu réticents à la vaccination, c’est un traitement qui ne contient pas d’aluminium ni d’autre molécule qui pourrait faire un peu peur. » /lad