Trois années à défendre les droits démocratiques des Boliviens

Coraline Kaempf est de retour de Bolivie. La journaliste jurassienne a passé trois années à ...
Trois années à défendre les droits démocratiques des Boliviens

Coraline Kaempf est de retour de Bolivie. La journaliste jurassienne a passé trois années à Santa Cruz, au sein de l’association Acovicruz. Une expérience riche, parfois difficile sur laquelle elle revient. 

Sur le terrain, Coraline Kaempf a rencontré les différents acteurs de la société bolivienne. (Photo : Acovicruz) Sur le terrain, Coraline Kaempf a rencontré les différents acteurs de la société bolivienne. (Photo : Acovicruz)

C’est une mission de trois ans qui est arrivée à son terme. Coraline Kaempf est de retour de Bolivie. Depuis un peu plus de deux semaines, elle retrouve son Jura. L’occasion de faire le point sur le travail réalisé sur place, mais aussi de retrouver ses repères dans sa région d’origine.

En Bolivie, à Santa Cruz, la journaliste jurassienne a mis à profit son expérience dans la communication. Sur mandat de l’association suisse Comundo, elle a travaillé pour l’association bolivienne Acovicruz, qui s’occupe de renforcer les droits démocratiques de la population bolivienne. Elle a notamment travaillé avec les contrôles sociaux, des comités de citoyens chargés de mettre en lumière les mauvaises pratiques dans les administrations ou les cas de corruption. Sur place, Coraline Kaempf a notamment aidé l'association à mieux communiquer. « Je me suis vite rendu compte que pour que la communication soit efficace à l’extérieur, il faut la travailler à l’intérieur. On a dû créer toutes les bases, choisir quoi valoriser et privilégier certains thèmes. Il a aussi fallu créer une relation de confiance. »


Des progrès qui s’installent lentement

Un travail qui a porté ses fruits. Malgré tout, Coraline Kaempf a aussi dû composer avec la réalité du terrain, et revoir ses objectifs en cours de route. « C’est impossible de tout changer. Durant la première année, j’étais peut-être un peu idéaliste. Mais si on espère tout changer, on devient fou. Il faut apprendre à composer avec ça et cerner où sont les possibilités de changement. Sur le coup, c’est difficile de se rendre compte des progrès. Il y a cette sensation que l’on n’arrive pas à faire bouger les choses, regrette Coraline Kaempf. Mais avec la distance, je me rends compte que chaque petite stabilité que l’on arrive à donner dans un contrôle social va permettre de construire quelque chose de plus grand. Par exemple, on a constaté que les contrôles sociaux se rendent compte désormais que la communication est un outil pour développer de meilleures relations avec les politiciens et les médias. »

Coraline Kaempf : « Il faut accepter que les choses ne peuvent pas toutes changer. »

S’adapter pour se faire entendre

Difficulté supplémentaire pour Coraline Kaempf, il a aussi fallu s’adapter aux différences culturelles. Pas question de faire bouger les choses sans faire l’effort de se plier à la manière de faire locale. « On doit apprendre une certaine humilité et adapter notre manière d’agir, explique Coraline Kaempf. En tant que femme, il y a tout un apprentissage qui doit se faire pour être prise au sérieux. Il faut aussi faire face à l’adultocentrisme, qui ne laisse pas de place aux jeunes. Il faut apprendre à se faire respecter par les personnes plus âgées. C’est un long apprentissage, mais c’est aussi un atout que je ramène avec moi aujourd’hui. »

« En tant que femme, il y a tout un apprentissage à faire pour être prise au sérieux. »

Retour aux sources

Après ces trois années de travail en Bolivie, c’est un autre apprentissage qui se dessine pour la Jurassienne. De retour dans le Jura depuis un peu plus de deux semaines, Coraline Kaempf retrouve petit à petit ses repères. « En trois ans, on se rend compte à quel point on a changé, constate-t-elle. Rien que le fait d’interagir avec quelqu’un, c’est quelque chose que l’on doit réapprendre. Mais tout se passe bien. J’ai eu la chance de vivre ces trois ans, mais aussi celle de vivre ce retour aux sources. »

Depuis son retour, Coraline Kaempf a réalisé plusieurs entretiens avec les responsables de Comundo en Suisse pour débriefer de son expérience bolivienne. Un feedback qui permet de se rendre compte du travail réalisé sur place, mais aussi des choses à améliorer par la suite. Une nouvelle coopérante de Comundo devrait être envoyée sur place, mais pas tout de suite. « Ce n’est pas encore certain, explique Coraline Kaempf. Mais les signes sont positifs, ça pourrait se faire. » Un laps de temps qui permettra aux travailleurs de l’association Acovicruz d’intégrer les nouvelles choses mises en place durant les trois dernières années. 

Pour partager son expérience, notamment avec le groupe de soutien, Coraline Kaempf organise un petit événement qui aura lieu samedi à 17h au restaurant des Deux Clés à Porrentruy. /tna


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