Federico Bragagnini, enfant de Bassecourt, entre ce vendredi en fonction comme rédacteur en chef de l’agence de presse. Pour RFJ, il revient sur son parcours et les défis qui l’attendent à ce poste.
Federico Bragagnini est le nouveau rédacteur en chef de Keystone-ATS, l’agence de presse suisse. Le Jurassien de 54 ans dirigeait jusqu’alors la rédaction francophone de l’agence. À la suite d’une réorganisation de la direction générale, il prend la tête dès ce vendredi 1er novembre de la rédaction trilingue et multimédia, qui compte quelque 150 journalistes, vidéojournalistes et photographes (dont environ 45 sont francophones). Il intègre également la direction générale.
Federico Bragagnini réside aujourd’hui à Berne, mais il est né à Delémont de parents italiens et a grandi dans le village de Bassecourt. Il a obtenu sa maturité au Lycée cantonal à Porrentruy puis a fréquenté l’Université de Neuchâtel. C’est dans la presse régionale qu’il a fait ses premiers pas de journaliste, avant de rejoindre l’Agence télégraphique suisse.
Federico Bragagnini : « On me disait : "Mais vous, vous êtes Jurassien !" »
Résister à la crise et intéresser le public
Aujourd’hui établi à Berne, Federico Bragagnini accède à la rédaction en chef de Keystone-ATS dans un contexte économique difficile. Les médias régionaux – à la fois presse écrite, radios et télévisions – sont les clients de l’agence, et lorsque ceux-ci traversent une crise, par effet domino, Keystone-ATS en fait les frais. Tout récemment d’ailleurs, l’entreprise a annoncé des coupes budgétaires : une réduction du taux du bureau de Sion (VS) de 120 à 80% et deux licenciements. Le nouveau rédacteur en chef estime que ce contexte compliqué constitue son principal défi.
« Les difficultés économiques, c’est le thème numéro 1. »
Autre phénomène actuel autour du monde médiatique : les « fake news ». Dans ce contexte, une agence de presse porte une responsabilité d’autant plus grande qu’une erreur éventuelle pourrait être reprise partout en Suisse, et ainsi alimenter un mouvement de défiance vis-à-vis des médias traditionnels. « C’est une grande responsabilité. On a des règles déontologiques très strictes », relève Federico Bragagnini. Pour lui, l’objectif final du travail est de permettre aux citoyens d’être correctement informés pour être en mesure de voter en toute connaissance de cause.
« On doit être "béton" dans nos contenus. »
Parmi les projets que Federico Bragagnini souhaite mener à la tête de la rédaction de Keystone-ATS figure la question du jeune public. « Il faut travailler sur les formats, atteindre les jeunes notamment sur les réseaux sociaux », estime le nouveau rédacteur en chef.
« On a des réflexions sur des contenus qui puissent fonctionner sur TikTok. »
Notons encore que Federico Bragagnini est parfaitement à l’aise dans les trois langues nationales. Une rédaction trilingue représente un coût, mais elle constitue selon lui un grand atout pour diffuser les informations et améliorer la compréhension entre les régions linguistiques du pays. /lad