Des milliers de personnes s’apprêtent à fêter la Saint-Martin ces prochains jour, et à dépenser leur argent, de plus en plus au moyen de l’application Twint. Facile d’utilisation et à portée de téléphone, elle séduit cinq millions de Suisses.
Sans une vigilance accrue lors du paiement avec un QR code, les sociétés de village peuvent se faire arnaquer. (Photo : Libre de droit)
Des milliers de visiteurs sont attendus dans les Jura ces prochains jours pour fêter la Saint-Martin. Et pour payer leurs consommations, l’application Twint sera évidemment sollicitée puisque cinq millions de Suisse l’ont sur leur téléphone. Mais attention aux arnaques. Certaines personnes mal intentionnées utilisent ce moyen pour éviter de payer leur commande. Les associations et petits commerces ont souvent une version simplifiée de Twint. Sans frais et sans terminal de paiement, c’est un QR code qui est mis à disposition pour arriver sur la page du bénéficiaire. Et sans une surveillance accrue des différentes étapes de paiement, les arnaqueurs peuvent voler le prestataire. Le groupe de jeunesse d’Alle en est conscient. Son président Simon Studer a « la quasi-certitude que certaines arnaques n’ont pas été constatées ». Evidement, ces personnes profitent du monde et du stress qu’engendre le service au bar lors de manifestations.
L’enquête de Nancy Chapuis
Deux arnaques au moyen de Twint
La plus connue, c’est la capture d’écran du premier paiement réalisé honnêtement, puis l’arnaqueur présente cette photo pour la même tournée dans le même bar et évite ainsi les différentes étapes du processus. La seconde arnaque qui nous a été communiquée par des professionnels des paiements sécurisés, comme la jeune entreprise jurassienne Strap’nPay, c’est la falsification du destinataire. Et là c’est une société de Courfaivre qui en a été victime l’été dernier. Le président de la Fête des foins Laurent Tendon explique que deux hommes ont souhaité acquérir une carte de paiement à 50 francs, mais l’un des deux s’est trompé au moment de verser l’argent et a entré le montant de 500 francs. La bénévole, présente à la caisse, a alors constaté sur le smartphone que le versement a été effectué au nom de la Fête des foins pour ce montant. Elle a donc remboursé en cash les 450 francs. Malheureusement, la somme avait été versée à un contact complice renommé au nom de l’association. Sans aller jusqu’au vol, comme ici à Courfaivre, les malfrats peuvent avec cette méthode éviter de payer une commande au bon prestataire.
Pas de preuve, pas de plainte
L’association de la Fête des foins a alerté la police mais n’a pas souhaité porter plainte puisque les chances étaient minces de retrouver les deux malfrats. D’ailleurs la justice jurassienne n’a jamais eu à traiter ce genre d’arnaques au moyen de l’application Twint. Pour les sociétés de village, il est quasiment impossible de les détecter. Simon Studer indique qu’il faudrait noter toutes les transactions et ensuite éplucher tous les versements sur la plateforme Twint pour s'en assurer : « C’est sans fin. »
Comment s’en prémunir ?
Pour se prémunir de ce genre d’arnaques, les deux associations contactées sensibilisent leurs bénévoles à bien suivre l’ensemble des étapes de paiement sur le smartphone du client. La société Twint précise que l’écran de confirmation des paiements commerciaux est différent de celui des virements entre particuliers. On y trouve des informations sur la date et l’heure de la transaction. Il est aussi conseillé d’intégrer un logo au nom de l’association. Twint propose enfin de transmettre une confirmation de paiement en temps réel sur un appareil personnel. Une solution difficilement imaginable lors de grandes manifestations, comme la Saint-Martin. /ncp
