Le Gouvernement jurassien prévoit la fermeture de l’établissement pénitentiaire bruntrutain avec l’arrivée de Moutier dans le Jura en 2026. La capacité de la prison prévôtoise devrait être renforcée pour augmenter le nombre de places dans le canton.
Les autorités cantonales dévoilent leur stratégie pénitentiaire avec l’arrivée de Moutier dans le Jura. Le Gouvernement a transmis ce mercredi au Parlement jurassien son message sur la révision de la Loi sur les établissements de détention. La réforme prévoit de fermer la prison de Porrentruy, ainsi que le bâtiment de l’Orangerie.
Le nombre de places de détention à Moutier sera augmenté. Dès 2026, le canton devrait ainsi compter 14 places à la prison de Delémont et 41 places (+ 20) à Moutier.
Conditions jugées « illicites »
La fermeture de la prison de Porrentruy est « inéluctable », affirme le Gouvernement par communiqué. « Aucune solution pour pallier l’absence de cour de promenade ne peut être trouvée », explique-t-il. Pour rappel, les conditions de détention y avaient été dénoncées comme « illicites » par la Commission nationale de prévention de la torture. Des détenus qui y avaient été incarcérés avaient également obtenu des réparations. « Avec la confirmation de l’arrivée de Moutier dans notre canton, le Gouvernement a estimé qu’il était temps de prendre des décisions avec la prison de Porrentruy », a justifié la ministre jurassienne de l'Intérieur, Nathalie Barthoulot, dans le Journal de 18h.
Le bâtiment de l’Orangerie, affecté à la semi-détention et au travail externe, devrait être fermé en raison de régimes de détention peu utilisés.
Le point avec la ministre jurassienne de l'Intérieur, Nathalie Barthoulot, dans le Journal de 18h :
Nouvel établissement toujours à l’étude
Dans la stratégie proposée au Parlement, aucun EPT ne sera supprimé au niveau du personnel de la prison à Porrentruy. Les collaborateurs se verront proposer un transfert vers les établissements delémontain ou prévôtois. À Moutier, sept EPT seront engagés pour faire face à l’augmentation des places de détention.
Cette stratégie pénitentiaire impliquera une augmentation des charges d’exploitation de 2,95 millions de francs, pour se situer à 6,3 millions au total. Avec l’augmentation de ces capacités pénitentiaires, le Jura n’aura plus à s’acquitter de frais de placement de 20 détenus hors canton, de l’ordre d’environ 4,97 millions, détaille l’exécutif.
La nouvelle planification ne signifie toutefois pas qu’un nouvel établissement pénitentiaire n’est plus nécessaire, précise encore le Gouvernement. Les besoins en places de détention s’élèvent actuellement à 100 places afin de garantir la sécurité publique. Un besoin qui ne sera pas couvert, malgré l’intégration de la prison de Moutier. À noter que la Commission nationale de prévention de la torture a également estimé nécessaire à terme la fermeture du site de Delémont.
Reste à savoir ce qu'adviendront des locaux après la fermeture de la prison de Porrentruy. La ministre jurassienne de l'Intérieur, Nathalie Barthoulot, a indiqué qu'un groupe de travail sera constitué pour réfléchir à leur future utilisation. « Tout est encore ouvert à ce stade », a-t-elle commenté. /comm-gtr