Jean-Claude Rebetez donne ce lundi soir une conférence sur les formes de la répression judiciaire à Porrentruy aux XVIe et XVIIe siècles, l’occasion de se rappeler que la justice et les peines qu’elle prononçait ont bien changé.
La justice n’était pas forcément tendre à l’époque des Princes-Évêques de Bâle… et c’est peu de le dire. Le sujet fera l’objet d’une conférence ce lundi soir à 19h à l’aula de l’école primaire de l’Oiselier à Porrentruy. La manifestation est organisée par l’Université populaire jurassienne dans le cadre de la formation de guides touristiques. La conférence est ouverte au public. Elle sera donnée par Jean-Claude Rebetez, conservateur des Archives de l’ancien Évêché de Bâle (AAEB). La conférence aura pour thème : « Ivrognes, adultères et autres criminels : les formes de la répression judiciaire à Porrentruy aux XVIe et XVIIe siècles ». La justice de l’époque était globalement plus dure qu’aujourd'hui mais pas obligatoirement sur tous les sujets. « À l’époque, il était "normal " qu’un homme batte sa femme et s’il ne l’estropiait pas, il ne terminait pas devant la justice », note Jean-Claude Rebetez. Le conservateur des AAEB souligne toutefois que beaucoup de « peines afflictives et corporelles » - comme des coups de fouet ou encore transpercer la langue en cas de blasphème - étaient appliquées, à l’époque. Il rappelle également que la peine de prison n’existait pas et que les prévenus étaient condamnés à un bannissement dont la longueur dépendait de la gravité du délit.
Jean-Claude Rebetez : « On fouette les gens, on leur coupe le nez, les oreilles ou on leur transperce la langue en cas de blasphème. »
La localisation des lieux de justice à Porrentruy - comme les prisons, le tribunal et les lieux de châtiments – sera également au cœur de la conférence de Jean-Claude Rebetez. Les endroits précis se sont parfois perdus au fil du temps et les documents de l’époque mentionnent leurs noms, mais sans donner d’indication sur leur emplacement. Le conservateur des Archives de l’ancien Évêché de Bâle évoquera également quelques affaires concrètes qui peuvent être à la fois truculentes et/ou sordides. Jean-Claude Rebetez cite notamment le cas d’un chirurgien accusé, en 1547, de s’être fiancé à Porrentruy, alors qu’il était déjà marié à Belfort et qui s'est défendu en prétendant que sa promise bruntrutaine lui avait administré une poudre d’amour… Il échappera finalement à la peine de mort, mais pas à certains sévices.
« Il se faisait passer pour une victime, alors que c’était un parfait voyou. »
La conférence de Jean-Claude Rebetez sur les formes de la répression judiciaire à Porrentruy aux XVIe et XVIIe siècles aura donc lieu ce lundi soir à 19h à l’aula de l’école primaire de l’Oiselier. /comm-fco