Vous avez peut-être aperçu des personnes faucher des talus en plein hiver. C’était le cas la semaine dernière entre Porrentruy et Courgenay. Tout le secteur est en réserve forestière dans le cadre des compensations de l’A16.
Faucher en plein hiver, voilà qui peut surprendre. Pourtant ces derniers jours, des travaux ont été menés dans des prairies sèches et des forêts de la région, notamment à la Côte St-Jean entre Porrentruy et Courgenay. Sur 1,9 hectare, des paysagistes ont fauché une forêt de pins sylvestres. Des boudins d’herbe sèche et de broussailles sont encore visibles en bas des talus.
Le site est classé comme réserve forestière dans le cadre des compensations de l’A16. Les travaux sont d’ailleurs financés par l’Office fédéral des routes, qui alloue une enveloppe de 350'000 francs au canton du Jura pour entretenir les différents lieux. Ce biotope particulier, entre Porrentruy et Courgenay, accueille une flore exceptionnelle. Chaque hiver, depuis une trentaine d’année, cette pinède est ainsi débroussaillée dans le but d’offrir un terrain propice, notamment aux orchidées. Notre guide du jour, Edouard Roth, cite par exemple « ophrys apifera », « anacanthis pyramidalis » et « limodorum abortivum ». La présence de cette dernière n’est attestée que sur deux sites dans la région, indique le responsable de l’entretien des compensations A16 au Service jurassien des infrastructures.
Edouard Roth : « On y fait des entretiens pour favoriser la biodiversité. »
Sans fauches, pas de lumière
« Les buissons auraient tendance à recouvrir les sols et à s’implanter. Les plantes ne pourraient pas se développer s’il y avait un couvert au sol », précise Edouard Roth. Le but est de mettre en lumière les herbages de cette prairie. Et ces démarches portent ses fruits, puisque des orchidées ont fait leur apparition il y a une trentaine d’années, en parallèle aux premiers travaux d’entretien. « Elles arrivent à recoloniser ce genre de lieux, si elles trouvent des conditions favorables », explique le collaborateur du SIN. Des chercheurs de l’Université de Bâle se rendent régulièrement sur le site et ont relevé environ 80 pieds au début des mesures. Désormais, ce sont 600 pieds qui sont répertoriés. /ncp