La nouvelle stratégie pénitentiaire du canton du Jura, présentée en novembre dernier, suscite des interrogations. Le Gouvernement jurassien donne des précisions en réponse à une question écrite du député vert Ivan Godat. Principal enseignement, une parcelle pressentie pour la construction d’un nouvel établissement pénitentiaire, dont les premières réflexions datent de 2012, s’est révélée inadéquate et a été abandonnée.
Depuis, une étude de localisation a débuté en 2023 et arrivera prochainement à son terme. Malgré l’intégration de la prison de Moutier dans la stratégie cantonale, il manquera encore des places de détention qui devraient être couvertes par ce nouvel établissement. Concernant les coûts de construction, chaque place de détention se chiffre au minimum à 700'000 francs. Selon l’Office fédéral de la justice, des économies d’échelle peuvent être réalisées à partir de 100 places de détention.
Précisions sur le maintien du Ministère public à Porrentruy
En réponse au député Ivan Godat, le Gouvernement précise encore sa volonté de maintenir le Ministère public à Porrentruy, même une fois la prison bruntrutaine fermée et l’intégration de la prison de Moutier. Le transfert du Ministère public à Moutier a été envisagé, mais les inconvénients étaient trop nombreux, selon l’exécutif qui cite notamment des « temps d’intervention sur le territoire jurassien allongés, des déplacements fréquents, un investissement de base pour la mise en conformité des locaux ». Si l’éloignement entre Porrentruy et Moutier implique des frais de déplacement pour escorter les détenus entre les deux sites, le Gouvernement admet qu’une heure de transport supplémentaire sera à prévoir, mais qu’il faut relativiser au regard des coûts et des conditions de détention actuels. De plus, des auditions à la prison de Moutier, en visio-conférences ou encore dans les locaux de la police prévôtoise pourraient être envisagées. /mmi