Des banderoles pour alerter des conséquences de la réorganisation des pompiers à Moutier. Elles ont été disposées jeudi matin aux alentours de la localité. Selon les auteurs de l’action, la nouvelle situation n’est pas acceptable en termes de sécurité.
Une banderole à Eschert, l’autre dans les gorges de Moutier. Sur les deux toiles, on peut lire les temps d’intervention des pompiers pour les secours spécifiques depuis Moutier – la situation qui prévalait jusqu’au 1er février – et depuis le centre de renfort de Tramelan, qui a désormais la charge de ces missions. L’objectif ? Rappeler à la population que ces temps d’intervention, dans la Couronne prévôtoises, sont passés de quelques cinq minutes à vingt voire plus de trente. Ce sont des pompiers de Moutier, de tous bords politiques, qui ont décidé en leur âme et conscience d’afficher cette nouvelle réalité régionale en termes de secours. Secours routiers, hydrocarbures et grande échelle, des missions qui étaient dévolues jusqu’ici au Centre de renfort d’intervention et de secours de Moutier, le CRISM. L’un des pompiers à l’origine de l’affichage, qui a souhaité rester anonyme, déplore les dangers provoqués par cette réorganisation : « Les temps d’intervention dans le Cornet vont exploser, et ce sont des vies humaines qui pourraient être mises en péril », martèle-t-il. A celles et ceux qui déclarent que le CRISM perdra toutes ses compétences, il répond que les pompiers de Moutier les conserveront bien, au moins jusqu’en 2030 et la réorganisation des Services d’interventions et de secours jurassiens. « Pourquoi dès lors de pas les mettre à profit de tous ? Nous voulons pouvoir aider dans les communes voisines, indépendamment du canton. Comme Tramelan intervient dans les Franches-Montagnes », répète-t-il encore.
Reste que cette démarche de banderoles ne plaît pas au commandant du CRISM Frédéric Maret. Conscient que la population doit être informée, il estime que la manière pourrait mettre de l’huile sur le feu. Les pompiers du Cornet, eux aussi, goûtent moyennement à l’action. Leur commandant, Jérôme Ganguin, se dit confiant dans la mesure où l’AIB a pesé le pour et le contre en décidant de confier certaines missions à Tramelan. « Les autorités n’auraient pas pris le risque de mettre les citoyens en danger. Elles n’en ont tout simplement pas le droit. » Et de rassurer : « Les sapeurs-pompiers du Cornet sont à même d’assurer la sécurité des citoyens jusqu’à l’arrivée des renforts. ». Même si ces renforts devaient tarder.
De l’avis de tous, c’est l’expérience qui permettra de savoir si le système mis en place tient la route. Certains espèrent qu’il ne faudra pas attendre un drame et rappellent qu’en cas de pépin, les décideurs devront répondre de leurs actes. /oza