Les enseignants ne sont pas aptes à administrer des médicaments aux élèves

Le médecin cantonal jurassien a entrepris une démarche visant à rappeler la loi fédérale en ...
Les enseignants ne sont pas aptes à administrer des médicaments aux élèves

Le médecin cantonal jurassien a entrepris une démarche visant à rappeler la loi fédérale en vigueur. Une circulaire sera distribuée prochainement.

(Photo : illustration) (Photo : illustration)

Les enseignants ne sont pas des professionnels de la santé. Le médecin cantonal jurassien, Matthieu Vermeille, veut remettre les points sur les « i » en rappelant la loi fédérale en vigueur depuis plusieurs années. En clair, les professeurs ne sont légalement pas aptes à administrer des médicaments aux élèves qui feraient part d’un ennui de santé dans leur établissement. Une circulaire visant à indiquer les règles est à bout touchant. Elle sera distribuée prochainement par le Service de la santé dans les cercles scolaires primaires et secondaires, ainsi qu'au CEJEF.

Pour Matthieu Vermeille, il s’agit donc de tenir compte du cadre légal. « Cette circulaire n’a pas d’aspect punitif et n’est pas faite pour chambouler la vie scolaire. Elle est faite pour responsabiliser les enseignants, les parents et l’élève lui-même, qui apprend à connaître son état de santé », clame le médecin cantonal. « La mission des enseignants est d’enseigner, pas de devenir des gardiens de la santé », ajoute Matthieu Vermeille. Pour lui, une évaluation clinique basique doit être faite par des experts. « Je n’ai pas de preuve que des enseignants administrent des médicaments à des élèves. Par contre, il existe des pharmacies scolaires et il n’est pas souhaité que des professeurs, selon leur évaluation, puissent remettre des médicaments à un mineur. Mais je n’interdis aucune mesure ! Je fais ici un simple rappel de la loi sur les produits thérapeutiques qui est en vigueur depuis l’an 2000 », indique le médecin cantonal.


Protocoles définis

Quid alors, par exemple, d’un simple mal de tête où l’enseignant n’est pas apte à administrer du paracétamol ? « En général, il s’agit d’une déshydratation. Avec un temps de repos adéquat et des liquides clairs, les symptômes disparaîtront », dit Matthieu Vermeille. La circulaire vise aussi à protéger le corps enseignant des mauvaises évaluations. « Un médicament n’est en effet jamais anodin. Il peut cacher des symptômes qui vont faire qu’une maladie va peut-être se compliquer. Il est donc souhaité qu’une personne ayant besoin d’une évaluation clinique l’obtienne par un spécialiste dans un délai raisonnable », explique le médecin cantonal. Pour lui, empêcher les enseignants d’administrer des médicaments n’est pas une mise en danger des élèves. « Il faut plutôt se demander s’il est adéquat, en 2025, de permettre à des non-professionnels de la santé de faire une évaluation et d’administrer des médicaments. Ces personnes ne sont pas reconnues compétentes pour cela par l’Etat de droit suisse ».

Tous ces éléments seront donc rappelés dans la circulaire. « Elle va décrire clairement quel genre de protocoles doivent être engagés. On commencera par demander aux parents quelle est la situation de l’enfant. Les parents définiront ensuite la prise en charge souhaitée », explique Matthieu Vermeille. Un tel procédé s’appliquera aussi aux camps de ski. « En cas de problème ou de maladie, les parents décideront s’ils viennent chercher l’élève ou s’il est souhaité qu’une garde médicale soit avertie. Si des cas s’aggravent, le corps enseignant est tout à fait alerte sur le fait d’appeler le 144 », conclut le médecin cantonal jurassien. /rch

Matthieu Vermeille : « Il n’est pas souhaité que les enseignants deviennent des auxiliaires de soins. »


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