Contribution des entreprises aux places en crèches : ça marche à Neuchâtel

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Contribution des entreprises aux places en crèches : ça marche à Neuchâtel

Le Parti socialiste jurassien a présenté officiellement son initiative populaire cantonale visant à augmenter le nombre de places en structures d’accueil via une contribution des entreprises. Dispositif qui fonctionne déjà dans la plupart des cantons romands, dont chez nos voisins neuchâtelois.

Le canton de Neuchâtel a observé des effets positifs du financement public-privé des crèches. Le canton de Neuchâtel a observé des effets positifs du financement public-privé des crèches.

Les entreprises appelées à contribuer au financement des places en crèches ? « Le PSJ ne fait pas dans l’original, on n’a rien inventé ! », lance son président Raphaël Ciocchi au moment de présenter officiellement ce vendredi l’initiative populaire cantonale déposée la veille. En effet, l’idée de prélever une contribution auprès des employeurs pour augmenter le nombre de places en structures d’accueil est déjà appliquée dans la grande majorité des cantons romands... sauf dans le Jura et le Valais. Neuchâtel recourt par exemple à ce financement public-privé depuis 2012.


« L’urgence ? Répondre à 150 demandes »

C’est parti d’un constat que dresse aussi le PSJ actuellement : le manque de places en crèches ou en UAPE, relayé par plusieurs témoignages de parents. Les 1'113 places actuellement subventionnées dans le canton du Jura ne suffisent plus. « L’urgence immédiate, c’est un besoin de 45 places, ce qui permettrait de répondre à 150 demandes. À moyen terme, c’est 200 places pour environ 600 demandes », résume Raphaël Ciocchi.


L’exemple neuchâtelois : 1'600 places créées en deux ans

Dans le canton de Neuchâtel, ce besoin a été exprimé il y a près de 15 ans directement par des employeurs, se souvient Florian Nemeti, directeur de la Chambre neuchâteloise de commerce et de l’industrie (CNCI) ayant participé aux discussions de l’époque. « C’était une réflexion chez les employeurs par rapport au nombre de places dans ces structures d’accueil. Un manque était ressenti à cette époque-là, et c’était une préoccupation ». Mais les entreprises n’étaient pas toutes prêtes à payer. « Quand on vient avec un prélèvement supplémentaire, ce n’est jamais bien accueilli au départ, ça c’est normal », se remémore Florian Nemeti.

Florian Nemeti : « Les retours des entreprises étaient assez clairs, c’était favorable. »

Mais, différence avec le contexte jurassien, Neuchâtel vote en même temps une réforme qui allège la fiscalité des entreprises. La pilule passe. L’objectif est alors de doubler à long terme le nombre de places en crèches. « Un rapport du Conseil d’État établit quelques années plus tard en 2016 (NDLR En réalité dès 2014) que l’on était passé de 3'000 à 4'600 places en quatre ans (NDLR deux ans, car la loi est entrée en vigueur en 2012), et cela a été accueilli très favorablement », expose Florian Nemeti.


Cela a favorisé « une forme de conciliation entre vie professionnelle et vie familiale »

Les effets semblent même aller bien plus loin. Une étude réalisée sous l’égide de l’Institut de recherches économiques de l’Université de Neuchâtel montre fin 2021 que ces nouvelles places ont permis d’augmenter le taux d’occupation professionnelle des mères de jeunes enfants. Pour le directeur de la CNCI, c’est finalement l’économie neuchâteloise qui y a gagné : « Une mesure comme celle-là favorise une certaine forme de conciliation de la vie professionnelle avec la vie familiale. Le fait d’avoir plus de places et de permettre aux parents de disposer de ces places proches du lieu de travail, les retours des entreprises étaient assez clairs, c’était favorable. »

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Neuchâtel prélève 0,18% de la masse salariale déclarée à l’AVS des entreprises. En se calquant sur le fonctionnement du fonds pour la formation professionnelle, le PSJ relève qu’un prélèvement de 0,1% dans le Jura permet de lever 2,5 millions de francs, soit de quoi créer « 100 places supplémentaires pour satisfaire les besoins des familles pour environ 300 enfants ». Le parti socialiste tablerait sur un prélèvement de 0,2% pour lever 5 millions par an, de quoi répondre à 600 demandes de placement supplémentaires. /jpi


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