Des promoteurs bâlois prévoient d’y implanter des panneaux solaires sur une surface de 200'000 m2, soit l’équivalent de 30 terrains de football, actuellement en terres agricoles. Le projet interpelle le député centriste François Monin qui a déposé une question écrite.
L’équivalent de 30 terrains de football recouverts de panneaux photovoltaïques. L’image interroge lorsque l’on connaît les possibles réticences dès lors que l’on touche au paysage. Un immense parc solaire est pourtant dans les tuyaux dans la commune franc-montagnarde de St-Brais selon une information révélée par le député du Centre François Monin qui a déposé une question écrite devant le Parlement. Des promoteurs bâlois, selon nos informations, prévoient d’étendre un parc solaire sur quelque 200'000 m2 sur des terres agricoles privées, dans une commune qui abrite déjà deux éoliennes qui ont fait débat après leur installation.
Entretien avec François Monin, député du Centre et auteur de la question écrite dans le Journal de 18h :
La maire de St-Brais « ni pour ni contre » dans l’attente d’informations plus précises
La maire de St-Brais a confirmé à RFJ l’existence du projet. « La commune en a été informée. Mais on doit l’être plus précisément, avec toutes les informations et autres paramètres », souffle simplement Aline Erard qui se dit « ni pour ni contre » dans l’attente de davantage de précisions. Reste que le projet interpelle le député François Monin, par ailleurs directeur d’AgriJura, qui rappelle que lors du vote de Solarexpress en 2022 « le Conseil fédéral avait promis que les grands projets solaires se limiteraient à la haute montagne ou aux surfaces improductives ». Or, St-Brais semble bien loin de cette configuration.
« Pas ce à quoi les chambres fédérales avaient dit oui »
« Situé sur des surfaces agricoles utiles, plates aux yeux d’un paysan des Alpes, productives, assolées parfois et en « zone de montagnes II », ce (projet) n’est absolument pas ce à quoi les chambres fédérales avaient dit oui », relève l’élu du Centre dans sa question écrite. Le parc solaire tel que décrit ne peut, selon lui, pas s’apparenter à de « l’agrivoltaïsme », terme qui « se réserve à une production énergétique solaire qui augmente ou maintient tout du moins notre sécurité alimentaire ». Le projet serait encore « maintenu dans l’obscurité des services de l’État » et le député demande au Gouvernement s’il en est informé, le cas échéant s’il soutient ce qui se dessine et si cela est compatible avec la législation jurassienne. L’utilisation d’une vaste surface agricole utile amène aussi son lot de questions. La maire de St-Brais Aline Erard évoque un projet « d’intérêt national », ce qui désigne une installation qui atteint une production minimale de 5 gigawattheures pendant le semestre d’hiver, selon l’acte modificateur unique voté en 2024. Selon la commune, une réunion d’information est déjà prévue au printemps avec les promoteurs. /jpi