Moutier sera bien jurassienne

Après les États, le Conseil national a approuvé le transfert de Moutier dans le canton du Jura ...
Moutier sera bien jurassienne

Après les États, le Conseil national a approuvé le transfert de Moutier dans le canton du Jura ce lundi après-midi par 179 voix contre 14. La cité prévôtoise sera donc bien jurassienne le 1er janvier 2026.

La joie jurassienne sous la Coupole, illustrée par le chancelier Jean-Baptiste Maitre, la ministre Nathalie Barthoulot, le maire de Moutier Marcel Winistoerfer et la ministre Rosalie Beuret Siess. (Photo KEYSTONE : Alessandro della Valle)  La joie jurassienne sous la Coupole, illustrée par le chancelier Jean-Baptiste Maitre, la ministre Nathalie Barthoulot, le maire de Moutier Marcel Winistoerfer et la ministre Rosalie Beuret Siess. (Photo KEYSTONE : Alessandro della Valle)

Plus aucun obstacle ne s’oppose au destin jurassien de Moutier. Le Conseil national a validé ce lundi après-midi par 179 voix contre 14 le transfert de la cité prévôtoise. Le Conseil des États s’était déjà prononcé à l’unanimité en ce sens mercredi dernier.

Les exigences de la Constitution concernant la modification du territoire d'un canton sont remplies, a indiqué Philippe Nantermod (PLR) pour la commission. S'il n'y a pas de référendum, le transfert pourra avoir lieu le 1er janvier 2026. 

L’arrêté fédéral sur le transfert de Moutier doit encore faire l’objet d’un vote final qui est prévu le 21 mars aux Chambres fédérales, tant au Conseil national qu’au Conseil des Etats. Le texte sera publié dans le Journal officiel lors de la semaine suivante, ce qui ouvrira le délai de 100 jours pour déposer les 50'000 signatures nécessaires pour un référendum facultatif, soit jusqu’à fin juin-début juillet.

Plusieurs orateurs ont salué le fait de « clore aujourd'hui la Question jurassienne ». Il s'agit d'un « moment historique », a-t-il aussi été dit. La Suisse a été qualifiée de « modèle » en réglant au final pacifiquement une question territoriale, par comparaison aux guerres actuelles dans le monde.

Les débats au Conseil national ont eu lieu en présence de représentants des autorités communales de Moutier et du canton du Jura. La présidente de la délégation du Gouvernement aux affaires jurassiennes, Nathalie Barthoulot a vécu ce moment avec beaucoup émotion, cela « démontre que la démocratie suisse est bien vivante ».

Nathalie Barthoulot : « Aujourd’hui, on ne s’en rend pas complétement compte mais je crois qu’on a vécu un moment tout à fait historique. »

Suivi par quelques autres UDC, Manfred Bühler s'est opposé au transfert, refusant de « dépecer le territoire du Jura bernois ». L'élu de Cortébert avait préalablement déposé une demande de non-entrée en matière qui a été rejetée par 178 voix contre 13 et 1 abstention. Manfred Bühler a fait part de sa tristesse à l'issue du vote final et a laissé la question d'un éventuel référendum en suspens. « Nous verrons s’il se passe quelque chose », a indiqué l’élu du Jura bernois. 

Manfred Bühler : « Je le regrette pour la population de Moutier, le reste du Jura bernois, finalement, s’en accommodera. »

Les élus qui n'ont pas soutenu l'arrêté fédéral sur le transfert de Moutier proviennent de l'UDC, principalement du canton de Berne . Le conseiller national agrarien du Jura, Thomas Stettler, estime que cela est « absolument compréhensible » . Il salue aussi le système poltique suisse qui permet de parvenir à une solution démocratique et se réjouit de la clarté du vote. 

Thomas Stettler : « L’essentiel c’est que le Parlement, dans son ensemble, a pris de la hauteur. »

L'autre conseiller national jurassien, le socialiste Pierre-Alain Fridez, relève également « la volonté de consensus et la volonté de résoudre une question politique compliquée ». L’Ajoulot évoque, tout de même, « une petite fausse note » pour commenter les 14 voix qui ont refusé l’arrêté fédéral. Pierre-Alain Fridez affirme, par ailleurs, avoir « de l’espoir mais aucune assurance » sur la question de la péréquation financière qui comporte un décalage de 65 millions de francs de manque à gagner pour le Jura. Le dossier a été transmis à la commission des Finances du Conseil national.

Pierre-Alain Fridez : « L’ensemble des groupes s’est prononcé de manière très claire. »

Enfin, une délégation de la commune de Moutier avait donc aussi fait le déplacement pour assister aux débats du Conseil national. Le maire, Marcel Winistoerfer, était ainsi présent. Il affirme avoir vécu « un tout grand moment ». En commentant les quelques voix qui ont refusé l'arrêté fédéral, il précise qu'il espère que « cela n’aboutira pas à un référendum ». « On passera encore par là s’il fallait y passer mais j’ose espérer qu’on a passé le dernier seuil aujourd’hui et que ce soit réglé », indique toutefois Marcel Winistoerfer.

Marcel Winistoerfer : « C’est un moment de rare bonheur. »

Le transfert de Moutier dans le Jura est prévu au 1er janvier prochain. L'événement mettra ainsi un point final institutionnel à la Question jurassienne qui a opposé le Jura et Berne pendant des décennies.

/ATS-gtr-fco-oza

La délégation jurassienne a assisté aux débats depuis le haut de la salle du Conseil national. On reconnait de gauche à droite au premier rang le chancelier Jean-Baptiste Maitre, les ministres Nathalie Barthoulot et Rosalie Beuret Siess, le responsable de l'accueil de Moutier Patrick Tanner et le maire de Moutier Marcel Winistoerfer. (Photo KEYSTONE : Alessandro della Valle) La délégation jurassienne a assisté aux débats depuis le haut de la salle du Conseil national. On reconnait de gauche à droite au premier rang le chancelier Jean-Baptiste Maitre, les ministres Nathalie Barthoulot et Rosalie Beuret Siess, le responsable de l'accueil de Moutier Patrick Tanner et le maire de Moutier Marcel Winistoerfer. (Photo KEYSTONE : Alessandro della Valle)


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