Les antiséparatistes bernois célèbrent le vote du 16 mars 1975

Force démocratique et le Groupe Sanglier ont organisé ce samedi à Tramelan une manifestation ...
Les antiséparatistes bernois célèbrent le vote du 16 mars 1975

Force démocratique et le Groupe Sanglier ont organisé ce samedi à Tramelan une manifestation pour marquer le 50e anniversaire du vote qui a vu la population du Jura bernois choisir de rester bernoise.

L’événement a réuni quelque 80 personnes à Tramelan. (Photo : KEYSTONE/Jean-Christophe Bott). L’événement a réuni quelque 80 personnes à Tramelan. (Photo : KEYSTONE/Jean-Christophe Bott).

Les milieux antiséparatistes ont commémoré samedi à Tramelan le 50e anniversaire du vote du 16 mars 1975 qui a vu la population du Jura bernois choisir de rester bernoise. À l'approche du départ de Moutier pour le canton du Jura, les orateurs ont souligné l'importance pour la partie francophone du canton de Berne de renforcer son identité et d'aller de l'avant.

Quelque 80 personnes ont assisté au volet politique de ce jubilé mis sur pied par Force démocratique (FD) et le Groupe Sanglier, deux mouvements de lutte pro-bernois. Le plébiscite du 16 mars 1975 est considéré comme l'acte fondateur du Jura bernois par les milieux antiséparatistes. « L’idée est de remercier tous les gens qui ont participé de près ou de loin. On arrive à la fin d’un cycle au niveau politique », nous a souligné Michaël Schlappach, l’un des organisateurs.

Michaël Schlappach : « Le Jura bernois est à la croisée des chemins. »

« La votation du 16 mars 1975 a révélé l'identité culturelle profonde du Jura bernois actuel », a souligné Jean-Pierre Graber, président de Force démocratique. Pour l'ancien conseiller national, le résultat de ce plébiscite a permis d'ancrer dans l'histoire et dans la durée la volonté de la région de demeurer au sein du canton de Berne.


Éviter une « biennisation »

Avec le départ de Moutier, le Jura bernois entre dans une ère nouvelle, a relevé Jean-Pierre Graber. S'il se montre confiant quant à son avenir, le président de Force démocratique estime que la région devra « absolument éviter une biennisation », ajoutant que la ville bilingue devra respecter le principe de réciprocité.


Nouvel élan au Jura bernois

Pour le conseiller d'Etat bernois Pierre Alain Schnegg, le passé est clos et l'avenir est plein de promesses pour la partie francophone du canton de Berne. « Nous avons travaillé pendant plusieurs décennies pour trouver des solutions et apporter des réponses à la Question jurassienne. Aujourd'hui, nous pouvons enfin y mettre un point final. »

L'élu UDC s'est montré confiant quant au développement du Jura bernois au sein du canton de Berne. Il a cité le projet Avenir Berne romande (ABR) visant à donner un nouvel élan à la région après le départ de Moutier ou l'initiative Grand Chasseral, une nouvelle marque destinée à redynamiser le Jura bernois.


Ton combatif de Manfred Bühler

Fidèle à ses convictions, le conseiller national UDC Manfred Bühler a dénoncé en des termes très vifs la politique menée par le canton du Jura et les autonomistes. « La mendicité agressive du Jura arrive au Palais fédéral », a déclaré le maire de Cortébert, en évoquant la question de la péréquation financière soulevée par le Jura.

« Moutier quittera donc le canton de Berne, seul un hypothétique référendum pourrait encore la sauver », a ajouté Manfred Bühler sans dévoiler ses intentions. Le président de l'UDC bernoise avait voté contre l'arrêté sur l'approbation de la modification des frontières cantonales lors de son examen au Conseil national lundi dernier.

Il y a 50 ans, le 16 mars 1975, les anciens districts de Courtelary, de Moutier et de La Neuveville choisissaient de rester au sein du canton de Berne. Ils décidaient de ne pas rejoindre les districts de Delémont, de Porrentruy et des Franches-Montagnes qui, le 23 juin 1974, avaient décidé de former le canton du Jura.


Avenir des mouvements de lutte

Ce jubilé a eu lieu quelques jours après le vote du Conseil national qui a approuvé la modification des frontières avec le transfert de Moutier, mettant un terme à la Question jurassienne. Avec cette évolution, Force démocratique devra sans doute s'interroger sur son positionnement à l'avenir. Rien n’est toutefois acté pour l’instant, selon son vice-président. « Nous allons faire le point en début d’année prochaine pour savoir si on met en veille ou si on dissout », indique Patrick Röthlisberger.

Patrick Röthlisberger : « Nous avons décidé de réfléchir jusqu’au début de l’année prochaine. »

Les représentants du Groupe Sanglier n'ont, de leur côté, pas souhaité s'exprimer face à la presse. /ATS-alr


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