Une exposition au Musée jurassien des arts (MJA) à Moutier qui marque une page qui se tourne. Michel Huelin présentera ses œuvres dès ce dimanche et jusqu’au 22 juin avec un vernissage prévu ce samedi. Intitulée « Habitable ? », l’exposition du jurassien d’origine sera également la dernière mise sur pied par la conservatrice Valentine Reymond.
Valentine Reymond : « Il y a beaucoup de personnes qui défendent la survie du musée du côté jurassien. »
« C’est une sensation particulière, mais je reviendrai peut-être ponctuellement. C’est toute une histoire. J’ai eu une immense chance d’inviter plein d’artistes formidables. J’ai aussi eu une immense chance d’avoir ce musée qui est tellement beau par rapport à ses espaces et sa grandeur à taille humaine », raconte celle qui est en poste depuis 1998. Quant à l’avenir du MJA, il reste flou avec le transfert de la cité prévôtoise dans le Jura dès 2026. « Il n’y a rien de très précis pour l’instant. On a été frappé d’une grande difficulté quand on a su que le Conseil du Jura bernois allait éliminer complètement les subventions allouées au musée. Toutefois, on a de bons espoirs du côté du canton du Jura. Il y a beaucoup de personnes qui défendent la survie du MJA », raconte Valentine Reymond.
Michel Huelin : « Je pense que le mot cohabitation correspond bien à mon travail. »
Une dernière exposition qui boucle la boucle
Pour sa dernière exposition en tant que conservatrice, Valentine Reymond a eu l’occasion de redécouvrir un artiste qu’elle avait accueilli à ses débuts. En effet, Michel Huelin, franc-montagnard d’origine, revient près de 25 ans après sa première apparition au MJA. Il exposera d’ailleurs une association d’œuvres crées durant toute sa carrière. Intitulée « Habitable ? », l’exposition a été conçue de manière à se fondre dans le décor du musée. Des papiers peints ont même été réalisés expressément pour ce dernier. En mélangeant peinture et numérique, le Genevois « renvoie à la question de nos habitats, mais aussi à celle de notre relation à la nature, tout en laissant planer un doute, sur ce qui, aujourd’hui, est encore véritablement habitable », selon le descriptif de l’exposition. « Dans notre monde actuel, il y a beaucoup d’endroit ou plus rien n’est habitable. Il faut réfléchir à tout cela et rester optimiste. Il faut travailler à comment rendre les choses plus habitables et plus naturelles », explique Michel Huelin. L’artiste commentera l’exposition le 6 avril, le 17 mai et le 22 juin. /lge