La criminalité a augmenté dans le Jura

Le canton a connu une augmentation de 20% en 2024 des infractions au Code pénal selon les statistiques ...
La criminalité a augmenté dans le Jura

Le canton a connu une augmentation de 20% en 2024 des infractions au Code pénal selon les statistiques de la criminalité dévoilées ce lundi. Des niveaux comparables à ceux d’avant la pandémie. Les infractions contre l’intégrité sexuelle augmentent de 75% et les violences domestiques de 60%.

Les violences domestiques ont augmenté de 60% en 2024 dans le canton du Jura, révèle la statistique policière de la criminalité 2024. (Photo libre de droits : illustration). Les violences domestiques ont augmenté de 60% en 2024 dans le canton du Jura, révèle la statistique policière de la criminalité 2024. (Photo libre de droits : illustration).

La criminalité est en hausse dans le canton. La police jurassienne a recensé une augmentation de 20% des infractions au Code pénal en 2024, indique la statistique policière de la criminalité dévoilée ce lundi. Le nombre de cas se monte à 3'978 en 2024, contre 3'305 l’année précédente.

Les violences, notamment sexuelles et domestiques, ont connu une forte hausse. Les violences graves ont doublé, passant de 12 cas en 2023 à 28 l'année suivante. Les infractions de violence moyennes ont elles aussi augmenté de 206 à 260 en 2024.

Nathalie Barthoulot : « Les chiffres de la criminalité ne sont pas forcément bons. »

Infractions contre l’intégrité sexuelle en forte augmentation

Les actes contre l’intégrité sexuelle enregistrent une hausse de 75% avec 84 cas recensés en 2024. Les violences domestiques ont-elles aussi bondi, passant de 184 cas en 2023 à 295 en 2024. Si aucun homicide n’a été recensé, « les lésions corporelles, contraintes, viols, menaces et utilisations abusives d’installations de communication sont en progression », indique la Police jurassienne.

Ces chiffres sont toutefois à interpréter au regard du nouveau droit pénal en matière sexuelle, entré en vigueur le 1er juillet 2024. Ce dernier élargit la définition du viol et de la contrainte sexuelle. Le débat public autour de certaines affaires « semble également avoir favorisé une libération de la parole », précise la Police dans son communiqué.

Les chiffres sont préoccupants, selon la ministre de l’Intérieur, Nathalie Barthoulot. Un avis partagé par Bertrand Schnetz, chef de la police judiciaire, qui essaie d’expliquer ces fortes hausses. « On pense que c’est principalement la libération de la parole. On a ressorti toutes les affaires de violence domestique 2024 et on a constaté qu’il y en avait beaucoup qui ne datait pas que de 2024, mais des années antérieures. Il y a eu comme un rattrapage des violences domestiques », explique-t-il. Si on regarde dans le détail, plus de 80 infractions enregistrées concernent des faits remontant à 2023 et 2022.

Bertrand Schnetz : « On ne peut pas parler d’une forte augmentation des violences domestiques. »

Ces chiffres sur les violences domestiques ont poussé le Ministère public à en faire une priorité. Une nouvelle collaboration a été mise en place avec des criminologues, selon la procureure générale Frédérique Comte. « Ils sont là pour aider les procureurs à évaluer les risques face à des situations où il y a des signaux d’alerte. Le but est d’éviter l’escalade de la violence. Cette directive a aussi pour objectif d’avoir une ligne commune dans la conduite de ces affaires particulières de violences domestiques où on a vraiment besoin d’être réactif », raconte-t-elle.

Frédérique Comte : « Il y a une nouvelle collaboration qui a été mise en place avec des criminologues. »

Autre fait marquant, le nombre de mineurs interpellés atteint un record en 2024 avec 133 prévenus. Le taux de récidive est important avec 18 personnes impliquées dans 5 à 10 infractions dans l’année.

Au niveau national, les infractions au Code pénal ont augmenté de 8% en 2024. /comm-mlm-lge


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