Les comptes de l’État jurassien restent dans le rouge. Les autorités ont présenté ce jeudi les comptes 2024, déficitaires de 3,6 millions de francs. Proche des 3,2 millions budgétisés, l’exercice 2024 est jugé « satisfaisant » par le Canton. Le déficit a été maitrisé grâce à plusieurs mesures du « Plan équilibre 22-26 » qui ont permis d'économiser 33 millions, ainsi que des mesures supplémentaires après l’annonce du non-versement de la Banque nationale suisse (BNS). « Aujourd’hui, voir que le budget est tenu malgré ces mauvaises nouvelles de début d’année doit être un message encourageant », assure la ministre jurassienne des Finances, Rosalie Beuret Siess. Aucun prélèvement dans la réserve pour politique budgétaire n’a été effectué.
Les charges de transfert ont augmenté de 18 millions par rapport à 2023, principalement dans le domaine des assurances sociales et de la santé. Il s’agit de l’augmentation la plus importante dans les dépenses cantonales. Les investissements nets, limités après l’annonce de la BNS et qualifiés de « modestes », se sont montés à 28,3 millions de francs, soit 6 millions de moins que ce qui était prévu au budget. « À l’avenir, il s’agira de pouvoir corriger le tir, et c’est ce à quoi s’attèle aujourd’hui le Gouvernement jurassien. C’est-à-dire, retrouver une marge de manœuvre pour augmenter notre capacité à investir », explique Rosalie Beuret Siess.
Entretien avec la ministre jurassienne des Finances, Rosalie Beuret Siess, dans le Journal de 12h15 :
Progression des revenus fiscaux
Les recettes fiscales ont augmenté de 38 millions de francs (dont 18,2 millions pour les personnes physiques et 13,1 millions pour les personnes morales) par rapport à 2023. « On se réjouit de ce résultat, en même temps on est prudent, au regard de la conjoncture actuelle », résume la ministre des Finances. Cette dernière a d’ailleurs réaffirmé « son engagement à retrouver durablement l’équilibre financier », notamment avec l’accueil prochain de la commune de Moutier.
Pascal Charmillot : « Il était important de préserver nos fonds propres. »
Malgré les turbulences, la réserve de politique budgétaire n'a pas été touchée et l'exercice 2024 a finalement montré une certaine stabilité financière au regard de la trésorerie. « Le cadre budgétaire fixé par le Parlement a pu être respecté malgré les remous. L'autre élément positif, c'est le maintien du capital propre » à hauteur de 50,6 millions de francs, relève le chef de la Trésorerie générale Pascal Charmillot. La dette, à 410 millions, reste sous contrôle, notamment grâce à des taux d'intérêts encore favorables. /comm-gtr-jpi