Francis Hengy et Jonathan Contin signent un long métrage qui résonne comme une déclaration d'amour à la nature de leur coin de pays. Le film est attendu au cinéma pour cet automne.
Mettre en lumière la richesse de la biodiversité régionale à travers des images de la faune et la flore locales. C’est l’objectif du nouveau film « Du Grand Val au Petit Val ». Ce long métrage, entièrement tourné entre les montagnes du Raimeux, du Graitery et ses environs, est signé par le réalisateur de Perrefitte Francis Hengy et le cinéaste animalier prévôtois Jonathan Contin. Deux chasseurs d'images autodidactes qui partagent une passion commune : un amour inconditionnel pour leur région, royaume de la biodiversité.
Une histoire d'amitié
L'histoire commence en 2022 lorsque Francis Hengy est contacté par un ami pour monter un clip vidéo avec des images de la faune de la région du Grand Val. Après réflexions, le réalisateur beutchin décide de s'entourer de quelques amis spécialistes dans cette aventure afin de réunir les premières images. Parmi eux, on trouve notamment le photographe et cinéaste animalier Jonathan Contin pour les prises de vues, l'ancien diplomate Jean-Daniel Ruch pour l'aspect relations publiques ou encore le naturaliste prévôtois Jean-Claude Gerber qui viendra distiller ses précieuses connaissances pour la partie didactique du projet. Dans la foulée et appuyée par quelques autres compagnons, cette fine équipe de passionnés de nature monte son association « Regard Sauvage » autour d'un objectif bien précis : capturer des moments de la vie sauvage locale afin de partager ces émotions avec le grand public.
Un travail de longue haleine
Sur le papier, l'idée peut paraître simple à réaliser. Mais Dame Nature n'est pas si docile que ça et peut se montrer capricieuse, même avec ses disciples les plus fidèles. S'en suit donc plus de trois longues années de travail, à crapahuter de jour comme de nuit, sur quatre saisons, entre le Gore Virat, la Combe-Fabet, les Gorges de Perrefitte ou celles du Pichoux. Des instants partagés entre frustrations et moments de grâce, mettant parfois la patience des chasseurs d'images à rude épreuve, ce malgré un matériel sophistiqué et une bonne connaissance de la région. « Il faut profiter de ce qui se présente et saisir les images au moment présent, car sur le terrain, il n'y a aucun plan qui tienne la route, la nature est pleine de surprises et heureusement, sinon ce serait trop facile », souligne avec philosophie le Prévôtois Jonathan Contin.
Jonathan Contin : « Il y a toujours quelque chose à observer ou à écouter. »
Pas d'histoires mais un message simple
Après bien des efforts, bravant tantôt la chaleur, le froid, la neige ou la pluie, parfois des heures durant, le travail de tournage se termine enfin. Reste à transformer toutes ces images en un véritable film. Pour ce faire, décision est prise de ne pas raconter une histoire de manière scénarisée. « On n'a pas souhaité mettre en scène les animaux mais simplement faire un film didactique qui puisse être partagé avec des gens qui apprécient la nature », explique Francis Hengy. Si la narration ne se déroule pas via un fil rouge, le film a tout de même un message à faire passer. « Le message c'est de mettre en valeur cette région », résume simplement le réalisateur.
Francis Hengy : « Nos images ont été capturées sur le vif. »
Musique locale
Pour ce qui est de la musique originale, la partition vierge a été confiée à Alain Tissot. Pour le Prévôtois, c'est une première expérience dans ce genre de projet. Le musicien explique avoir été tout de suite emballé par l'idée, mais également profondément touché à la découverte des premières images. Comme ces dernières véhiculent déjà à elles seules beaucoup d’émotions, pas simple de trouver une place et un équilibre pour insérer ses compositions. « Dans mon travail, il y aura du silence, c'est une certitude, mais quelque part le silence fait partie de la musique », analyse l'artiste. Pour l'heure, la majeure partie des pièces musicales ne sont pas encore composées, du fait du montage qui n'est pas encore tout à fait terminé. « La forme et la structure du film vont déterminer le rythme et les différentes thématiques que je vais utiliser », détaille-t-il. En attendant d'avoir accès à la version définitive du long métrage, le musicien ne perd pas son temps. « Chaque fois que je me balade dans la région, j'ai ce film en tête et je m'imprègne de ce qui se passe, j'ai donc déjà des couleurs et des odeurs qui sont prêtes à être utilisées », conclut Alain Tissot.
Alain Tissot : « En musique, je suis plutôt minimaliste. »
Le résultat final, en sons et en images, sera à découvrir sur grand écran dès la fin du mois d'octobre, à commencer par Le Cinoche à Moutier qui aura les honneurs de la Première. /rme