Les vestiges de la Sentinelle des Rangiers ont trouvé leur écrin. Le musée CRAC, pour La Caquerelle – Les Rangiers – Aire culturelle, s’ouvre au public samedi dès 13h30. Différents objets en lien avec la riche histoire du site seront exposés dans l’ancienne chapelle de La Caquerelle qui a été métamorphosée.
« Depuis plus de 30 ans, le Groupement d’histoire du Mont-Repais valorise le patrimoine présent sur le col des Rangiers », indique Jean-Pierre Molliet, président du GHMR, avec l’aboutissement désormais de ce projet budgétisé à 1,2 million de francs. Marc Meier, coordinateur du projet, a été « énormément surpris » par la recherche de fonds qui a connu un beau succès en dehors des frontières jurassiennes : « Je pense que ce musée est un musée à portée nationale. Ce n’est pas un musée jurasso-jurassien. C’est un musée qui raconte l’histoire de toute une partie de la Suisse ».
Et au milieu, le Fritz
Le projet s’est construit autour des 3,5 m du bloc de granit de la Sentinelle, confié par les autorités cantonales avec comme condition de l’exposer à l’intérieur d’un bâtiment. La commissaire de l’exposition explique que la principale contrainte était l’espace à disposition puisque l’ancienne chapelle fait 70m2. Cette Sentinelle a été placée comme un pivot au milieu du musée, décrit Samantha Reichenbach : « C’est assez illustrateur de son histoire puisqu’elle a toujours été un peu un pivot ». Autour du Fritz prennent place les différentes phases de son histoire, des premiers dessins de l’artiste Charles L’Eplattenier jusqu’aux péripéties avec le groupe Bélier.
Visite de l’exposition qui commence avant la Première Guerre mondiale avec Samantha Reichenbach
Les Seigneurs d’Asuel aussi au CRAC
Autre élément phare exposé au musée du CRAC, c’est la bannière des Seigneurs d’Asuel. Un textile du 14e siècle qui a été prêté par le Musée historique de Lucerne. Cet étendard a été perdu sur le champ de bataille de Sempach en 1386 lors de la défaite des Habsbourg, auxquels les Seigneurs d’Asuel avaient prêté serment, face aux Confédérés. C’est l’unique bannière des perdants qui a été conservée jusqu’ici. Autour de cet objet, la commissaire d’exposition a pu aussi développer le riche passé du Col des Rangier, et notamment la légende d’Alie d’Asuel et d’Huzon de Pleujouse. Des Roméo et Juliette ajoulots.
Des prêts, gage de confiance
Outre le Musée historique de Lucerne, le Musée historique de Berne, la Bibliothèque de la ville de La Chaux-de-Fonds, le Musée jurassien d’art et d’histoire de Delémont ou encore le Service cantonal d’archéologie jurassien ont prêté des objets à ce nouveau musée. « C’est un gage de confiance et une formidable collaboration », selon Samantha Reichenbach : « Ces différentes institutions établies saluent ainsi le professionnalisme » des partenaires de ce projet. /ncp