Gilles Marchand, ancien directeur de la RTS ainsi que de la SSR et actuellement à la tête de l’Initiative Média et Philanthropie, était l’invité du Journal de 12h15 de RFJ pour parler des possibilités de financement des médias par des institutions philanthropiques.
Et si l’avenir des médias suisses passait par des financements issus de fondations philanthropiques ? C’est le sujet auquel Gilles Marchand se consacre désormais. L’ancien directeur de la RTS puis de la SSR est de passage dans la région ce vendredi pour évoquer cette question. Gilles Marchand a pris la direction en mars dernier de l’Initiative Média et Philanthropie. Le projet est porté par le Centre en philanthropie de l’Université de Genève. Son objectif : analyser la relation entre médias et bien commun et accompagner l’engagement philanthropique ou citoyen dans ce domaine. Gilles Marchand était l’invité du Journal de 12h15 de RFJ pour évoquer ce sujet.
Un financement complémentaire avec des critères clarifiés
L’homme estime les médias doivent trouver « de nouvelles solutions » pour faire face aux difficultés financières qu’ils connaissent actuellement. Gilles Marchand affirme ainsi que le financement par des institutions philanthropiques peut permettre de « trouver des compléments pour que les médias puissent s’adapter et trouver des investissements suffisants pour faire leur transformation numérique ». Il plaide également « une stratégie multidimensionnelle » face aux géants d’Internet qui pillent les contenus des médias et siphonnent leurs recettes publicitaires et donc leur capacité de production de contenus. « L’État - la Confédération – doit se poser des questions quant à sa régulation, comment elle veut agir avec ces acteurs internationaux mais il faut également accompagner les acteurs, notamment locaux, pour pouvoir faire face à cette concurrence », indique Gilles Marchand. Pour lui, l’intervention d’institutions philanthropiques dans le financement des médias doit être encadrée. « Il y a deux légitimités à creuser : celle de celui qui donne et j’interviens pour clarifier ces motivations ainsi que l’origine des fonds mais il faut aussi que le média soutenu puisse démontrer qu’il a une valeur publique, une contribution à la société », souligne Gilles Marchand.
En résumé et en guise de conclusion, « la confiance repose sur des productions de qualité et des productions de qualité dépendent des moyens disponibles » relève Gilles Marchand. /fco