Une nouvelle formation en ligne est lancée dans le Jura à destination du personnel de pharmacie afin de détecter les éventuelles victimes de violence domestique puis de les orienter vers le réseau de professionnels.
Face à la hausse des violences domestiques dans les statistiques, la déléguée jurassienne à l'égalité adopte un nouvel outil en collaboration avec PharmaJura et la pharmacienne cantonale. Une nouvelle formation sera lancée à l'attention des pharmaciens jurassiens et de leur personnel pour détecter et orienter les éventuelles victimes de violence domestique. « Tout le monde se rend un jour ou l’autre dans une pharmacie et c’est un endroit qui a une dimension sociale dans les villages, où les gens peuvent parfois se confier. Cela a donc été identifié comme une porte d’entrée où des victimes sont susceptibles de se rendre », explique la déléguée jurassienne à l’égalité Leïla Hanini.
Leïla Hanini : « Une assistante en pharmacie me confiait ne pas savoir comment répondre. »
Cette formation en ligne a d’abord été élaborée par les autorités vaudoises, puis adaptée à la réalité jurassienne. « PharmaJura comme la pharmacienne cantonale ont adhéré à l'initiative et reconnu son utilité parce que la demande venait aussi du terrain. Une assistante en pharmacie qui a été confrontée à des victimes me confiait ne pas savoir comment répondre, quoi faire, ne pas savoir si elle avait seulement le droit d’entrer en contact avec la personne. L’idée est donc de donner au personnel des pharmacies les outils pour savoir identifier les victimes, accompagner et accueillir la parole, puis surtout orienter dans le réseau. L’idée n’est pas de traiter le problème en pharmacie, mais bien d’orienter dans le réseau existant, par exemple au centre de consultation LAVI (aide aux victimes d’infraction), vers un médecin psychiatre, etc. », souligne Leïla Hanini.
« On répond à un besoin qui n’est pas déconnecté de la réalité »
La formation, certifiante et reconnue par PharmaSuisse, est déjà dispensée dans d'autres cantons romands. Difficile d’avoir des retours de résultat car le parcours d’une victime après un premier contact est difficilement traçable, « mais on a en revanche un retour des professionnels vaudois qui ont vraiment bien accueilli cette formation et qui confirment, comme dans le Jura, avoir eu ce contact avec des victimes, on répond donc à un besoin qui n’est pas déconnecté de la réalité », appuie la déléguée jurassienne à l’égalité. PharmaJura financera en partie cette formation dans le but qu'au moins trois personnes par officine soient formées à cette première prise en charge des victimes de violence domestique. /jpi