Les Églises réformées Berne-Jura-Soleure tirent la sonnette d’alarme : la pénurie de pasteurs et de personnel ecclésial devient préoccupante et représente un défi pour les paroisses, et notamment dans l’arrondissement ecclésiastique du Jura.
Si un seul poste pastoral y est actuellement vacant, d’ici huit ans, douze des 28 pasteurs en activité partiront à la retraite. Une relève insuffisante que le Synode tente d’anticiper.
Les raisons de cette pénurie sont multiples. Pour Matthias Siefried, responsable communication pour les Eglises réformées Berne-Jura-Soleure, si le non-remplacement des départs à la retraite en est la principale cause, les conditions de travail pèsent également. Il reconnaît que la forte sollicitation et la lourdeur du travail administratif peut également peser sur la profession de pasteur. Malgré tout, il met en avant les atouts d'un métier qui reste souvent une vocation « porteuse de sens ».
Conscient de l’urgence, le Synode explore plusieurs pistes pour enrayer cette tendance. Il propose notamment d’accélérer le parcours de formation pour les diacres et les catéchètes, d’attribuer des bourses et des compensations financières aux stagiaires, et de renforcer la participation des laïcs à la vie ecclésiale. L’objectif est de favoriser une dynamique de collaboration fondée sur le principe du sacerdoce universel, selon lequel chaque croyant peut jouer un rôle actif au sein de l’Église.
Matthias Siegfried : « On fait un grand pas pour inciter financièrement les gens à faire un stage. »
Paradoxalement, cette pénurie a aussi un impact sur les finances : les comptes 2024 des Eglises réformées Berne-Jura-Soleure affichent un excédent de près de 2,8 millions de francs, en grande partie dû à des postes non pourvus.
Ces réflexions s’inscrivent dans le contexte des préparatifs pour le 500e anniversaire de la Réforme bernoise, prévu en 2028. À cette occasion, un budget de 1,5 million de francs a été validé. /cro