Le président de la Fédération de l'industrie horlogère (FH) suisse a déclaré jeudi qu'il fallait aboutir à « une solution claire » dans les négociations entre la Suisse et les États-Unis au sujet des droits de douane. Il estime que les discussions avec Washington sont sur la bonne voie.
« Il nous faut une solution claire. Le délai de 90 jours court jusqu'au 9 juillet et nous avons donc encore 13 jours à partir de maintenant », a dit à l'agence de presse AWP Yves Bugmann en marge de l'assemblée générale de la FH à Lausanne au sujet de la menace de droits de douane américaine qui pourrait également toucher le secteur horloger. En avril dernier, le président américain Donald Trump a décidé de suspendre l'imposition de ces taxes pour 90 jours.
M. Bugmann a ajouté que si une issue positive n'était pas trouvée avant l'échéance « il faudrait prolonger le délai ». A ses yeux, des taxes qui contraindraient à adapter les prix pour le marché et les consommateurs, serait une situation « infernale, cela serait invivable ».
« On espère trouver une bonne solution, parce que la Suisse a de bons arguments à faire valoir », a-t-il souligné. « Il ne faut pas oublier que la Suisse est quand même un des investisseurs les plus importants aux États-Unis. De plus, les produits industriels étasuniens importés en Suisse sont exemptés de droits de douane. Aucun centime n'est demandé pour l'importation de montres américaines », a-t-il souligné.
Discussions régulières avec le SECO
Sur ce dossier, M. Bugmann a expliqué que la faîtière des horlogers menait des discussions « régulières » avec le Secrétariat d'État à l'économie (SECO). Ces échanges sont « sur la bonne voie », a-t-il divulgué, tout en admettant ne pas être forcément informé de tous les détails.
Et si le pire des scénarios voyait le jour, et qu'un surplus de 21% de droits de douane était imposé sur les montres suisses par Donald Trump, le président de la FH est d'avis que les négociations devraient sans aucun doute continuer.
Malgré cette incertitude, M. Bugmann veut rester confiant quant à l'évolution du marché américain. Le recul des exportations horlogères de 25,3% en mai dernier était selon lui attendu, car la menace des droits de douane a poussé les acheteurs étasuniens à stocker un maximum. « Sur les cinq premiers mois de l'année, nous constatons une hausse de 28,5% des envois, donc la situation est plutôt bonne », juge-t-il.
« Mais il y a bien évidemment une certaine insécurité avec la nouvelle politique commerciale qui a été mise en place », reconnaît-il. /ATS