"Ce ne sont pas des toxicomanes, ils ont agi par appât du gain". C’est avec ces mots, entre autres, que le juge Pierre Lachat a justifié la condamnation de trois Africains à des peines de prison conséquentes. Jugés depuis lundi, ils ont tous été reconnus coupables d’infractions graves à la loi sur les stupéfiants, commises à plusieurs reprises. Les juges du Tribunal pénal du Canton du Jura ont rendu ce verdict mardi.
La limite des 18 grammes largement dépassée
Les trois Africains – deux hommes, une femme – étaient soupçonnés d’avoir importé de la drogue en Suisse depuis l’Espagne, où résident deux d’entre eux, pour la revendre. La quantité n’est pas déterminée, mais elle est nettement supérieure à la limite du cas grave, soit 18 grammes pures. Le ministère public appuyait ses accusations notamment par des interprétations d’écoutes téléphoniques, mais aussi des saisies de drogue et autres documents. Il a été en grande partie suivi par les juges. Même si elles manquaient de clarté parfois, les écoutes téléphoniques n’ont jamais été contestées par les accusés qui ont tenu durant l’instruction des déclarations qualifiées de farfelues par les juges.
Des peines importantes
Les magistrats condamnent les deux Africains domiciliés en Espagne à 30 mois de prison dont 15 ferme. Avec la préventive, ils quitteront les verrous dans un mois.
Le troisième, Africain marié dans les Franches-Montagnes et père de famille, écope de trois ans de prison dont 18 mois ferme. Il devra retourner derrière les barreaux pendant plus d’un an. Les juges associent 5 ans de sursis aux trois coupables. Le maximum. /clo