Un accident de la course St-Ursanne - Les Rangiers devant le Tribunal de première instance à Porrentruy. Deux individus comparaissent depuis mardi matin. Ils sont tous deux accusés de lésions corporelles graves par négligence. L'un des deux prévenus doit aussi répondre d'infraction à la loi sur la circulation routière. Leurs versions divergent sur les règles de circulation en vigueur au moment de l'accident.
Retour sur les événements
Les faits se sont déroulés en août 2009. L’accident s’est produit sur la piste de la course à Saint-Ursanne entre deux manches de la compétition. Un officiel l’a empruntée après en avoir reçu l’autorisation. Il roulait vite et n’a pas gardé sa droite. Il a alors heurté de plein fouet un camion arrivant en sens inverse et sa passagère a été gravement blessée.
A qui la faute ?
Les audiences du matin avaient pour but de dégager les responsabilités des deux prévenus. Pour le conducteur, le parcours était fermé. Il aurait dû être averti qu’un véhicule arrivait en sens inverse. Il souligne qu’il est habituel pour les officiels d’adopter une conduite sportive dans l’atmosphère de la course et pour tenir les horaires.
Le directeur de course évoque la notion de route ouverte entre les manches. Ce régime de circulation permet d’effectuer des travaux et de laisser travailler les officiels. L’autorisation de passer sert uniquement à éviter que n’importe qui ne circule sur le tracé. Chacun est alors soumis à la loi sur la circulation routière et doit avoir à l’esprit qu’il peut y avoir des obstacles sur son chemin. Une notion appuyée par le témoignage d’un directeur de course sur un autre rallye qui a apporté des précisions sur le déroulement habituel de ce genre de manifestations. Le directeur de course ignorait par ailleurs qu’un camion allait emprunter la piste.
Pas de charges à retenir
Les avocats des deux prévenus ont livré leur plaidoirie l’après-midi. Pour le défenseur du conducteur, l’officiel pouvait légitimement estimer que la route lui « appartenait ». L’avocat estime de plus que la LCR ne s’appliquait pas pendant la course, y compris entre les manches. Il demande que son client soit libéré des charges qui pèsent sur lui.
Le défenseur du directeur de course rejette pour sa part la responsabilité de l’accident sur le conducteur qui selon lui ne pouvait ignorer des règles, même orales, vu son expérience des courses automobiles. Le défenseur est d’avis que la LCR s’appliquait bel et bien et que c’était au conducteur de la respecter. L’avocat demande aussi que les charges soient abandonnées et réclame une indemnité de 2'000 francs pour tort moral.
Le verdict sera rendu mercredi 6 mars. /iqu