Le Jura se penche sur la création d’une nouvelle prison. Pour l’occasion, un poste sera mis au concours dans le courant de ce mois par le canton. La personne retenue devrait entrer en fonction à la fin de l’été. Sa tâche sera double : d’une part, gérer les établissements de détention de Porrentruy et assumer l’aspect administratif, d’autre part, élaborer un projet de nouveau centre pénitentiaire.
Les locaux de détention dans la cité ajoulote sont vétustes et peu conformes. Depuis plus de dix ans, les autorités réfléchissent à des solutions. Des rénovations seront entreprises cette année mais le manque de place se fait sentir. La surpopulation carcérale est une problématique connue par tous les cantons. Selon le ministre de la justice et police, Charles Juillard, « chacun doit apporter sa pierre à l’édifice pour faire en sorte que le droit puisse être appliqué, dans le Jura aussi ». A l’heure actuelle, les agents de détentions sont confrontés tous les jours à des problèmes pour mettre en détention des prévenus. Ils essaient de « faire au mieux » au vue des conditions.
Le nouveau directeur devra élaborer un projet à l’intention du Gouvernement, puis du Parlement. Le nouveau centre pénitentiaire devrait sortir de terre dans les 10 à 15 ans. Aucune somme n’est pour le moment articulée, mais elle sera conséquente de toute manière. Le nombre de places devra aussi être défini par le chef de projet. Pour l’heure, la prison compte 16 places. Le futur établissement devrait accueillir, pour les besoins du Jura, au moins 45 cellules avec des quartiers spécifiques notamment pour les femmes et pour les mineurs. Le Jura va également discuter avec d’autres cantons en quête de cellule. L’objectif est de rendre ce centre le plus rentable possible, en augmentant peut-être sa capacité pour répondre à des demandes extra-cantonales.
Un nouvel article est prévu dans un projet de loi relatif à l’exécution des peines et mesures. La victime bénéficiera de droits étendus. Elle pourra, sous certaines conditions, être renseignée sur la date et la durée d’un allégement ou d’une interruption de l’exécution du détenu. Le Service juridique ou la Police cantonale pourra également la tenir au courant d’une évasion et de ses suites.
Un autre article sur les établissements de détention prend forme. Il régit les cas de grève de la faim. L’alimentation forcée d’un détenu pourra être ordonnée sur préavis et conduite d’un médecin. Il faut que le détenu soit en danger pour appliquer cette mesure. /nqu