La décision était attendue. Elle va quand même bouleverser l’industrie horlogère de l’Arc jurassien. Swatch Group cessera toute livraison de mouvements de montres à ses concurrents dès 2022, selon un rapport de la Commission de la concurrence révélé mardi par la RTS.
Cette décision aura évidemment des répercussions sur le travail des entreprises horlogères de la région. Au lendemain de l'annonce, les sons de cloches ne sont pas unanimes. Alain Spinedi, patron de Louis Erard estime qu'« on s'attendait à cette décision, qui parait logique. On ne peut pas continuer à forcer ETA à livrer des mouvements dans une industrie où la concurrence devient extrêmement forte ». Pour lui, les deux-trois prochaines années seront très importantes.
Point du vue partagé par Anthony Saunier, co-directeur de l'entreprise Louis Chevrolet, qui utilise les mouvements ETA. Il estime « qu'il y a d'autres solutions ». Et de citer son exemple avec l'entreprise AJS Production qu'il dirige et qui fabrique elle-même des fabriquants de mouvements. Il reconnait que pour une marque, « cela peut poser des problèmes ».
Une décision condamnée par Edox
Autre position, celle d’Alexandre Strambini. Le patron d’Edox nous a affirmé qu'« il condamne cette décision, si elle reste en l’état ». Toutefois, le développement de l’entreprise des Genevez ne sera pas mis en péril par cette annonce. La peur principale d’Alexandre Strambini, c’est que « l’on refasse l’erreur du passé lorsque chaque marque souhaitait produire ses propres mouvements ». Il redoute donc une augmentation des prix et une perte de compétitivité au niveau mondial. /clo