L’Union Syndicale Jurassienne dit « non » à l’initiative de l’UDC « Contre l’immigration de masse ». L’USJ estime que l’adoption de ce texte, soumis en votation fédérale le 9 février, conduirait à un « retour en arrière à l’époque des immigrations durant la Deuxième Guerre mondiale ».
Les syndicats sont bien conscients des problèmes de dumping salarial dans la région, mais, selon eux, instaurer des contingents de travailleurs étrangers ne permettrait pas de résoudre la situation : « Ce sont les patrons abuseurs qui posent problème, pas les frontaliers ou les autres travailleurs étrangers », selon Thomas Sauvain, Secrétaire général de l’USJ. L’Union Syndicale Jurassienne plaide en revanche en faveur de la mise en place de plusieurs mesures pour faire face au dumping salarial, comme l’extension des conventions collectives.
« Entrée interdite aux étrangers et aux chiens »
Pour marteler leur avis en prévision du vote du 9 février, les membres de l’USJ ont fait appel à un immigrant italien qui s’est réfugié en Suisse après la Deuxième Guerre mondiale et qui y vit toujours. Dario Marioli a pris la parole devant les journalistes ce mardi. Il a rappelé les conditions drastiques dans lesquelles vivaient les étrangers en Suisse à cette époque. Il a affirmé que l’initiative de l’UDC soumise au peuple prévoyait de réinstaurer certains principes alors en vigueur à l'époque. La plus grande crainte de Dario Marioli est la réapparition du statut de travailleur saisonnier qui a été évoquée par certains membres de l’UDC. Le ressortissant italien a rappelé le manque de respect de la population envers les immigrants il y a une cinquantaine d’années, à cause de ce statut notamment. A Zurich, par exemple, à l’entrée de certains bâtiments, on pouvait lire des panneaux où il était écrit : « Entrée interdite aux étrangers et aux chiens ».
La secrétaire régional d’Unia Transjurane, Emilie Moeschler, a répété la volonté de l’USJ de ne pas faire retomber la Suisse dans une « pareille honte ». Elle concède que des problèmes existent dans le domaine du travail, mais a la certitude qu’ils peuvent être réglés par plusieurs mesures d’accompagnement. Elle souligne également que l'adoption du texte de l'UDC représenterait un réel danger pour la libre circulation des personnes.
« Non » également à l’initiative « l’avortement est une affaire privée »
L’Union Syndicale Jurassienne conseille également de refuser l’initiative « l’avortement est une affaire privée » qui, elle aussi, sera soumise au peuple le 9 février. Selon l’ASJ, l’adoption de ce texte engendrerait un brusque retour en arrière de plusieurs dizaines d’années. La santé des femmes pourrait également en souffrir. /mle