Seize mois derrière les barreaux pour l’homme qui avait semé la terreur près de la gare à Delémont un soir d’avril 2013. Le procès s’est déroulé sous haute surveillance jeudi au tribunal de première instance de Porrentruy. L’audience était à huit clos partiel. Douze policiers étaient réquisitionnés. Six d’entre eux encadraient le prévenu, arrivé mains et pieds menottés, dans la salle du tribunal.
L’accusé a été reconnu coupable de tentative de lésions corporelles graves pour avoir planté un couteau dans la cuisse d’un homme et coupable d’avoir poursuivi deux autres personnes armé de son couteau.
Climat tendu entre différentes communautés ?
L’accusé est un requérant d’asile kurde irakien de 30 ans. Les quatre plaignants sont d’origines turque, kosovare et bosniaque. La question ethnique est importante dans cette histoire. Elle serait la source d’un conflit qui dure depuis un certain temps entre différentes communautés. C’est en tout cas, la version donnée par l’accusé, qui aurait subi des moqueries à répétition avant de passer à l’acte. Une interprétation totalement réfutée par la partie adverse.
L’homme a, par ailleurs, dû changer d’établissements pénitentiaires à plusieurs reprises ces derniers mois. Il a subi des menaces de la part notamment de détenus albanais à Porrentruy et à la Chaux-de-fonds, selon la justice.
Coupable de menaces d’intégrité corporelle
Le requérant d’asile a ainsi été condamné à 16 mois de prison ferme. Il a déjà effectué les deux tiers de sa peine. Il devra également s’acquitter d’environ 27'000 francs de frais de justice. En cas de libération conditionnelle, il pourrait être renvoyé dans son pays, une démarche qu’il avait déjà entreprise par lui-même avant de commettre son acte. Ces formalités appartiennent maintenant au Service d’exécution des peines et à celui de la population. /jsr