L’horloge jurassienne offerte à Québec pour son 400e anniversaire fait-elle vraiment plaisir à la ville ? Le cadeau du canton du Jura fait en tout cas jaser dans la Belle Province, à en croire le Journal de Québec de lundi. Le présent conçu par Richard Mille et les apprentis de l’école d’horlogerie de Porrentruy doit trouver sa place dans les jardins de l’Hôtel-de-Ville de Québec. Mais son installation fait débat.
« On pourrait la refiler à Montréal »
Le Journal de Québec s’interroge déjà sur les coûts. « Qui va dépenser 450'000 dollars canadiens pour installer cette horloge suisse ? », écrit le journaliste Jérôme Landry. Au départ, on tablait sur 40'000 dollars. Le hic : il faudra bâtir une coquille de verre climatisée pour la protéger. La pilule passe mal. Du coup, le journaliste manie l’humour pour transmettre la patate chaude : « On pourrait la refiler à Montréal pour son 375e anniversaire en 2017. Ni vu, ni connu. On a tous déjà redonné à quelqu’un un cadeau qu’on ne voulait pas, non ? », suggère Jérôme Landry.
Une attraction touristique ?
Le Journal de Québec parle aussi du maire de la ville, Régis Labeaume, attendu dès mercredi dans le Jura pour chercher l’horloge : « Il n’a pas d’autre choix que d’aller la chercher en Suisse. C’est un peu comme ce superbe chandail de laine avec un renne que votre belle-mère vous a tricoté. Il faut bien que vous le portiez au moins une fois en sa présence », rajoute Jérôme Landry. Le journaliste doute enfin de l’aspect touristique : « Difficile de croire que cette horloge deviendra une attraction majeure pour la ville. Québec ne manque pas de lieux ou d’édifices symboliques qui attirent les touristes ». Et de conclure : « Big Ben à Londres est et sera toujours une attraction touristique. Une horloge dans une cage de verre…bof ! ».
Inauguration vendredi à Porrentruy
Pour rappel, l’inauguration officielle de l’horloge aura lieu vendredi à 17h à Porrentruy, à la cité des microtechniques, en présence des autorités jurassiennes et du maire de Québec. Et à ce propos, Régis Labeaume a déclaré dans les colonnes du journal québécois Le Soleil : «Il faut que j’y aille, je n’ai pas le choix. Ils ont payé, ça vaut des millions de dollars, et je ne peux pas ne pas aller à la présentation publique de la fameuse horloge parce que n’oubliez pas que ce sont les entreprises et les taxes des citoyens du Jura qui paient ça ». Une réponse à la presse de la Belle Province, qui s’interroge sur ce déplacement dans le Jura, au milieu d’un calendrier chargé. /rch