Le père infanticide de Porrentruy à nouveau devant la Justice. Le coupable a fait appel de sa condamnation à vie. L’audience a eu lieu ce mardi matin à Porrentruy. L’homme avait tué son enfant au cutter en 2008 dans la cité des Princes-Évêques. Il a également été reconnu coupable de viol et de lésions corporelles simples à l’égard de son ex-compagne. En 2010, la Cour criminelle l’a rendu coupable et condamné à la peine privative de liberté à vie. Ce ressortissant portugais avait été rejugé en 2012 suite à la décision du Tribunal fédéral. La peine maximale avait alors été confirmée, à la suite de quoi l'homme a fait appel.
« Je n’arrive pas à tourner la page »
Le condamné a pris la parole devant les représentants de la Justice et quelques membres de la famille. Il a affirmé vivre « avec un poids ». « Il n’y a pas un moment où je ne pense pas au petit », a-t-il prétendu les larmes aux yeux. Il a cependant martelé ne pas avoir agi par vengeance ou par haine de son ex-compagne, mais bien par dépit : « Je sais que c’est un innocent qui est parti ». Il a répété aimer son fils plus que tout au monde et ne jamais avoir prévu de lui faire de mal. Mais ce soir-là, tout a basculé lorsque son ex-compagne a sauté par la fenêtre de la maison et crié au viol. Selon son avocat, le coupable a littéralement pété les plombs. Il était perdu. L'homme voulait s’en prendre à lui-même, selon la défense, et pas au bambin. En fin d’audience, le père infanticide a pris la parole une dernière fois, en pleurs, pour s’excuser pour « cet acte incompréhensible et impardonnable ».
« On ne peut pas bannir cet homme de la société »
L’avocat du condamné a souligné le désarroi de cet homme le soir de l’assassinat. Il a rappelé que son client était allé au domicile de son ex-compagne avec l’espoir de renouer un contact positif avec elle, un espoir qui est rapidement parti en fumée. Dans sa plaidoirie, la défense a affirmé que les circonstances avaient fait perdre les pédales au prévenu et qu’il n’y avait aucun signe de vengeance, ni de haine. L’avocat a ajouté que la brutalité des faits ne doit jouer aucun rôle dans la mesure de la peine prononcée par la Justice. Il a souligné le recul que son client a pris depuis les faits et a requis 20 ans de prison ferme, puisque, selon lui, « on ne peut pas le bannir de la société ».
« Un bout de chou innocent »
Dans son réquisitoire, la procureure, Geneviève Bugnon, s’est indignée des propos tenus par le coupable « qui n’ont pas changé depuis les premières audiences ». La procureure s’est appuyée sur des rapports de médecins pour prétendre que le condamné présente des traits de personnalité narcissique. Geneviève Bugnon campe sur ses positions, à cause de « la brutalité et de la sauvagerie de ces actes commis sur un bout de chou innocent ». Elle a donc requis la peine privative de liberté à vie.
Le jugement est attendu jeudi. /mle