Le chauffage à distance à St-Ursanne est-il bientôt une réalité ? Le conseil communal de Clos du Doubs a décidé de créer une société anonyme, une SA, pour relancer le projet de chauffage à distance aux copeaux de bois en ville de St-Ursanne, après le retrait du fournisseur EBL en octobre. La commune serait le principal actionnaire avec une participation à hauteur de 600'000 francs, une somme prise notamment sur le fond forestier. L’assemblée communale doit donner son aval le 22 avril.
Le projet est estimé à 5,6 millions de francs. Le capital-actions se monte à 1,2 millions de francs, c’est la part de fonds propres nécessaires pour les établissements bancaires. Le conseiller communal en charge du dossier, Ephrem Theurillat, souhaite que la participation de la commune soit « l’élément déclencheur » pour donner confiance à d’autres investisseurs. « C’est un signal fort dans ce projet », explique Ephrem Theurillat. Il espère que le canton, l’Etablissement cantonal d’assurance, le foyer de St-Ursanne ou encore Thermobois comme entreprise partenaire prennent part à ce capital-actions. D’ici 10 ans, la société anonyme devrait verser les premiers dividendes à ses actionnaires. Selon le plan financier, ce projet est viable et rentable, assure Ephrem Theurillat.
Sur le terrain
Le projet doit se dérouler en deux phases. Il comprendra deux chaudières à bois et une à mazout. La première étape de 2014 à 2015 verra le bâtiment sortir de terre vers la halle de gymnastique. La première chaudière fournira du chauffage dès juillet 2015 à une vingtaine de bâtiments situés au sud-ouest de la cité, notamment les locaux communaux, le foyer de personnes âgées et la Collégiale. Lors de la seconde étape de 2016 à 2017, le réseau sera étendu dans la partie nord-ouest de St-Ursanne. En tout, une cinquantaine de raccordements sont prévus, uniquement du côté de la vieille ville. L’autre berge n’est pour le moment pas concernée par ce projet.
Des données techniques
À terme, le chauffage à distance devrait produire 1800 KwH/an. Quelques 5000 m3 de bois provenant des forêts de la région seront utilisés pour fournir de l’énergie. Ces chiffres représentent 400'000 litres/an de mazout substitué. Ces volumes correspondent aux émissions de plus de 1'000 tonnes de CO2 par an. Le réseau va s’étendre sur 1650m.
Le réaménagement de la ville en attente
Le réaménagement de la vieille ville et la rénovation des conduites d’eau et de téléphonie ne sont pas pris en compte dans ce projet. D’une valeur de 5,6 millions de francs, il ne concerne que le chauffage. Mais pour Ephrem Theurillat, l’un ne va pas sans l’autre. Pour installer le réseau de chauffage, il faudra creuser des tranchées à travers toute la ville. Ce serait la bonne occasion pour changer ces conduites séculaires. Ce chantier dépend donc de l’acceptation de l’assemblée communale sur le dossier du chauffage à distance. /nqu