Le Collège Saint-Charles fait les yeux doux aux étudiants français. Il leur propose de venir passer leur BAC à Porrentruy ! L’établissement jurassien a conclu un partenariat avec le prestigieux Lycée Edgar Poe de Paris, 7e au classement général des lycées de l’Hexagone. L’offre vise principalement des étudiants parisiens qui pourraient être projetés dans le Jura via le Lycée Edgar Poe et des jeunes de France voisine. Une classe pilote ouvrira à la rentrée 2014. La direction de Saint-Charles s’attend à accueillir entre 5 et 20 élèves la première année. Elle compte sur le pessimisme ambiant qui règne dans l’Education nationale française et la bonne réputation des lycées suisses pour parvenir à ses fins.
Pour que ce projet puisse voir le jour, le Collège Saint-Charles devra aménager une bonne vingtaine de chambres d’internat dans ses locaux actuels. Les travaux vont commencer et leur financement a été trouvé.
Des professeurs français ?
Intégrer des étudiants français qui viennent passer leur BAC dans une classe d’étudiants suisses qui se préparent à la maturité gymnasiale ne va pas sans quelques adaptations. Des cours auront lieu en tronc commun alors que d’autres seront donnés de façon spécifique par les professeurs actuels du Collège. Le recteur Jean-Paul Nussbaumer estime que le Collège « n’aura pas besoin d’engager des professeurs français, car le diplôme de nos enseignants suisses est reconnu par rapport aux exigences du BAC ». Mais Saint-Charles devra peut-être élargir son offre de cours, notamment permettre l’apprentissage de l’espagnol, et dans ce cas « nous procéderons à des recrutements, mais il n’est pas à dire que ce seront des enseignants français », explique Jean-Paul Nussbaumer, « cela peut très bien être du personnel suisse qui possède un diplôme validé pour le BAC français ».
L’argument financier
Depuis quelques années, le Collège Saint-Charles souffre financièrement d’un déficit structurel qui se montait à 300'000 francs au début 2013. Aujourd’hui, « nous l’avons réduit de plus de 100'000 francs grâce à des mesures internes », explique Jean-Baptiste Beuret, président du Conseil d’administration, pour qui cette filière internationale doit « pérenniser Saint-Charles pour les années à venir ». Une mission qui « n’est pas possible uniquement avec des jeunes jurassiens », selon la direction du Collège. Saint-Charles accueille 225 élèves aujourd’hui, il lui en faudrait au moins 250 pour parvenir à l’équilibre budgétaire visé à l’horizon 2019. /clo