Un système qui fait grincer des dents. Airbnb est une plateforme internet, qui vient des Etats-Unis, et qui permet de louer des logements, chambres ou appartements, à travers le monde. Le site est une véritable révolution dans le monde du tourisme. Il couvre un réseau de 34'000 villes dans plus de 190 pays et utilisé par 17 millions de voyageurs. Ce modèle a bien sûr fait aussi son apparition dans la région. Le canton du Jura compte actuellement 12 logements proposés sur Airbnb. Mais la formule ne plait pas à tout le monde. Elle inquiète même.
Concurrence déloyale ?
En Suisse, on compte actuellement plus de 6000 offres de logements dont 1000 rien qu’à Bâle. Des particuliers et privés pour la plupart proposent une chambre ou un studio à louer à divers tarifs, toujours très compétitifs. Le concept fait fureur. Dans le pays, le nombre d’offres Airbnb a crû de 80% en un an. Une situation qui peut s’avérer problématique pour l’hôtellerie locale. Dans le Jura, sur la douzaine de logements disponibles, seule la moitié des établissements sont annoncés auprès du Service des Arts et métiers. Les autres ne s’acquittent pas des taxes d’hébergements et des impôts requis.
Alors pourquoi les hôtes ne se soumettent-ils pas systématiquement au règlement ? Ce n’est pas forcément pour des questions d’argent. Fabienne Rossi loue depuis plusieurs années des chambres dans sa maison de Porrentruy via des sites comme Airbnb ou Tripadvisor. Pour elle, qui est en règle, le manque à gagner en payant taxes et impôts n’est pas conséquent. Pour Guillaume Lachat, directeur de Jura Tourisme, c’est plutôt par méconnaissance. Un courrier est donc envoyé à ses personnes pour les avertir des mesures à effectuer.
Le tourisme régional tenu de s’adapter
Le phénomène est en croissance et le tourisme régional doit trouver des solutions. Parfois radicales comme à New York, où les autorités de la ville ont jugés l’utilisation de la plateforme illégale. A Berne par contre, on planche pour la conciliation. Et la mesure est pionnière. Les touristes qui logent dans des Airbnb paient une partie de la taxe d’hébergement. En échange, leurs hôtes sont tenus de leur offrir un pass pour les transports publics. Un ticket qui ne peut être obtenu que si ces derniers se sont annoncés auprès des autorités bernoises. /jsr