Le syndicat du service public jurassien part en croisade contre « OPTI-MA ». Il a présenté lundi à Delémont son analyse sur certaines mesures du programme cantonal d’économies. Selon le SSP Jura, de fausses informations ont été données aux députés et au public.
L’exemple du laboratoire cantonal
Le syndicat s’est penché plus particulièrement sur la mesure 26 qui concerne la suppression du laboratoire cantonal. Elle entraînerait une économie de 100'000 francs et la disparition de 4.7 postes de travail. Selon le Gouvernement jurassien, la fin des travaux de l’A16 et de la décharge industrielle de Bonfol réduirait de 80% le travail du laboratoire. « Faux, ces chiffres sont fantaisistes », rétorque le secrétaire syndical du SSP Jura, Thomas Sauvain. Après étude de ces données, le SSP Jura a déterminé que le laboratoire cantonal effectue des prestations pour un montant de 220'000 francs pour ces deux domaines, soit entre 27 et 30 % de son budget. Par conséquent, le syndicat estime « qu’à la lecture de cette seule vérité, le laboratoire cantonal peut déjà être considéré comme rentable ». Il espère que « le Gouvernement jurassien reconnaîtra qu’il s’est trompé ou qu’il a été trompé sur ce sujet ».
Une hausse de certains coûts
Le SSP Jura précise encore que le laboratoire cantonal permet à l’Office de l’environnement de mesurer différentes données dans toutes sortes de domaines. Il reproche à l’exécutif cantonal de « passer sous silence ces analyses qui ne sont à ce jour pas facturées par le laboratoire. Le manque à gagner annuel est ainsi de près de 300'000 francs ». Toujours selon le syndicat jurassien, en cas de privatisation, ces analyses devront être payées par l’État à un privé. Conséquence : « La mesure d’économie proposée se transforme, avec ce seul constat, en une augmentation des coûts d’au moins 200'000 francs », explique le SSP Jura.
Le syndicat du service public jurassien veut que cette mesure 26 du programme « OPTI-MA » soit retirée de l’ordre du jour du parlement mercredi et que des études complémentaires soient produites par le Gouvernement jurassien.
Thomas Sauvain va même plus loin et se pose encore une question : celle de la fiabilité des chiffres transmis aux députés qui concernent les autres mesures d’économies du programme « OPTI-MA ». /jpp