La China Development Bank, principal créancier de Baoshida Swissmetal, estime ne pas avoir reçu assez d’informations concernant la vente des actifs de l’entreprise à la société Swiss Team. Elle dit douter de l’impartialité du commissaire au sursis
Rien n’est joué, dans l’affaire de la vente des actifs de Baoshida Swissmetal. Si un sursis concordataire court jusqu’à lundi, la China Development Bank, principal créancier de l’entreprise de Reconvilier, a fait savoir qu’elle a déposé une plainte à l’encontre du commissaire au sursis. Dans une prise de position publiée dans le Quotidien jurassien samedi, la banque publique chinoise a révélé qu’aucun accord de vente n’a été trouvé.
Elle estime que le commissaire au sursis n’a pas donné assez d’informations concernant son plan, qui consistait en la vente de tous les actifs de Swissmetal à la société Swiss Team, pour un prix de 9 millions de francs. La banque doute de « l’impartialité du commissaire au sursis », qui semble « déterminé » à vouloir vendre les actifs de l’entreprise de Reconvilier à SwissTeam.
Car selon la China Development Bank, l’offre de rachat ne correspond pas à la valeur réelle de Swissmetal. Dans sa prise de position, la banque chinoise rappelle que le dernier bilan de l’entreprise n’a pas été audité, que ses actifs ont diminué et que les prix de ses biens immobiliers ont été sous-évalués « sans aucune explication ». Et d’ajouter « la valeur de marché des immeubles détenus par Swissmetal a récemment été estimée à 34 millions de francs, ce qui contraste avec l’offre de rachat de la SwissTeam et avec la valeur de 560'000 francs mentionnée dans le dernier bilan de Swissmetal ».
Contacté samedi matin, André Rezzonico, président du conseil d’administration de SwissTeam, estime que cette publication de la banque chinoise est déplorable. Selon lui, la China Development Bank adopte une attitude destructrice et agit contre l’intérêt de l’entreprise. « Elle aurait mieux fait d’accepter la proposition du mois de mai dernier », ajoute-t-il.
La plainte de la China Development Bank est actuellement en cours d’examen auprès de la Cour Suprême du Canton de Berne. Pour l’heure, nous ignorons si cette action en justice aura un effet suspensif sur le sursis concordataire.
Pour rappel, la banque publique chinoise a conclu un contrat avec Baoshida Swissmetal il y a 3 ans, portant sur un prêt de 15 millions d’euros. /cto