La Confédération demande l’assainissement du seuil sur le site du Moulin du Doubs. Le sort de Bellefontaine reste en suspens. La production d’énergie hydraulique dans le Jura demeure en question
Une zone d’ombre plane sur la capacité du Jura à produire davantage d’énergie avec la force hydraulique. Ce jeudi, le Canton du Jura a indiqué que la Confédération exigeait l’assainissement du seuil du Moulin du Doubs, y excluant toute exploitation de la force hydraulique pour produire de l’électricité. Les experts fédéraux ont, par ailleurs, exigé une étude approfondie avant de décider du sort du seuil de Bellefontaine. Face à cette décision et à cette incertitude, l’avenir de la production de l’énergie hydraulique dans le Jura demeure incertain.
Potentiels limités
Aujourd’hui, le canton du Jura produit environ 41 GWh d’énergie hydraulique par année, soit environ 2% de la consommation de la population jurassienne. A l’horizon 2035, l’objectif était d’atteindre annuellement 10 GWh supplémentaires. « On ne va pas se le cacher, c’est compromis avec la décision de la Confédération », souligne Laurent Gogniat, responsable du domaine « nature » à l’Office jurassien de l’environnement. Le chef de la Section de l’énergie du Service du développement territorial, Pierre Brulhart, abonde en son sens : « Certainement que les objectifs en énergie hydraulique ne seront pas atteints », renchérit-il. Selon les deux hommes, c’est sur le Doubs que la force hydraulique est la plus conséquente dans notre région. Sur le site du Moulin du Doubs, la production aurait pu atteindre 2 GWh par année, sur celui de Bellefontaine jusqu’à six. L’avenir de ce dernier demeure donc primordial pour la suite.
Ailleurs dans le canton du Jura, quelques sites représentent un potentiel intéressant, d’après Pierre Brulhart. C’est notamment le cas sur l’Allaine. Mais « la production sur ces sites serait limitée » et l’attrait économique pas des plus conséquents, selon Pierre Brulhart.
Pierre Brulhart : « D’autres sources d’énergie plus intéressantes dans le Jura »
Vers d’autres énergies
Pierre Brulhart garde toutefois espoir. Si le développement de l’énergie hydraulique n’est pas garanti dans le Jura, d’autres sources font leurs preuves. Le photovoltaïque a connu ces dernières années un développement bien plus important que prévu, selon le chef de la Section de l’énergie du Service du développement territorial. Dans une moindre mesure, la biomasse également, d’après lui. Pierre Brulhart mise aussi beaucoup sur la fiche éolienne. La Confédération devrait statuer sur cette dernière ces prochains mois. /mle