Il avait été reconnu coupable en mars dernier d’avoir élaboré un plan pour violer et tuer sa compagne qui voulait le quitter. Un homme comparaissait mercredi matin devant la Cour pénale, à Porrentruy. Il avait déposé un appel après sa condamnation à quatorze ans de prison pour tentative d’assassinat. Trois viols - un sur la plaignante et deux sur une ex-compagne - avaient également été retenus à son encontre. Les arguments sont restés plus ou moins les mêmes qu’en première instance. La victime n’a toutefois pas pu participer à l’audience pour des raisons médicales. Son avocat a précisé qu’elle restait très affectée par cette affaire.
Un plan qui a échoué grâce à la plaignante
Le Ministère public est revenu sur les démarches engagées quelques jours avant les faits par le prévenu. Ce dernier avait aménagé une pièce dans le sous-sol de son lieu de travail avec une bonbonne de gaz, un matelas et des cordes. Ce dimanche 26 juillet 2020, son plan a été stoppé, selon la procureure Frédérique Comte, grâce au sang-froid et à la présence d’esprit de la plaignante. Celle-ci lui a fait croire qu’elle ne mettrait pas un terme à leur relation. L’accusation a mis en avant la crédibilité de ses déclarations qui ont été corroborées par les différents éléments de preuve.
Un viol reconnu par le prévenu
Seul changement par rapport à la première instance, le prévenu a reconnu avoir commis un viol ce jour-là. Lors de son audition, il a expliqué avoir mal interprété la situation. L’homme continue, en revanche, de nier toute tentative d’assassinat. La défense a estimé que le prévenu était dans un état de désarroi, mais qu’il ne voulait pas faire de mal. La bonbonne était là pour chauffer le local et les cordes pour faire des exercices de musculation, a expliqué le prévenu. L’avocat de la défense a souligné que les juges de première instance avaient voulu montrer une absence de tolérance par rapport aux féminicides. L’affaire ne peut toutefois pas s’inscrire dans ce contexte, selon lui.
Le Ministère public et l’accusation demandent à la Cour pénale de confirmer le verdict de première instance. La défense requiert, de son côté, un acquittement concernant la tentative d’assassinat et donc la libération immédiate du prévenu en se basant sur la peine déjà accomplie. Le jugement sera rendu jeudi après-midi. /alr