Le tablier a du plomb dans l’aile en radiologie. Vous avez peut-être remarqué que vous ne devez plus porter cette espèce de petite ceinture au moment d’effectuer une radio à l’hôpital. Et bien figurez-vous qu’elle n’est plus obligatoire, au contraire même. De récentes études ont démontré que l’effet de son utilisation était négligeable pour le patient et que ça pouvait parfois même être néfaste. L’Office fédéral de la santé publique recommande donc de ne plus l’utiliser, même si aucune législation n’a encore abouti sur le sujet en Suisse. L’Hôpital du Jura (H-JU) suit donc ce conseil comme de nombreux établissements dans le pays, voire même dans le monde.
Nassim Medraoui : « Les bénéfices du tablier plombé étaient devenus vraiment négligeables »
Plus néfaste que bénéfique
Avec l’évolution de la technologie, les effets de protection de ce tablier sont plus que discutables. Selon Nassim Medraoui, expert en radioprotection à l’H-JU, « la mauvaise utilisation de ce tablier plombé est devenu plus dangereuse qu’une utilisation standard ». Par mauvaise utilisation, il faut voir une notion de cadrage comme en photographie. « On cadre la région à photographier. Si dans ce cadre, on met ne serait-ce qu’un petit bout de tablier plombé, l’appareil qui est automatique va le capter et donc générer plus de doses pour arriver à une bonne qualité d’image », explique-t-il. Selon lui, sans le tablier, la qualité de la radio est la même, mais avec beaucoup moins de doses envoyées. Thierry Passaplan, administrateur de la radiologie à l'H-JU, ajoute qu’il est tout de même recommandé pour le personnel soignant de garder le tablier de plomb en raison de son exposition fréquente aux radiations.
Thierry Passaplan : « La dose a fortement diminué »
Une évolution technologique constante
Comme partout, la technologie évolue constamment. « L’espérance de vie d’une installation est maintenant de 10 à 15 ans, selon Thierry Passaplan. Les doses ont passablement diminué quand on est passé du film à des détecteurs électroniques où les images sont reconstruites par des algorithmes d’ordinateur. C’est le même passage que d’un appareil photo à pellicule à un appareil digital ». Ici encore, il faut donc vivre avec son temps. D’ailleurs, une nouvelle salle de radiologie devrait ouvrir ses portes à l'Hôpital du Jura en janvier. Elle sera équipée de technologies encore plus récentes. /lge